TUNIS, 4 mars 2011 (TAP) - De nombreux syndicalistes, juristes, intellectuels, universitaires, hommes d'affaires et militants de la société civile en Tunisie et à l'étranger s'activent pour mettre sur pied un front civil qui contribue à réaliser les objectifs de la révolution appelée : "Le Front Civil et Démocratique". C'est dans ce cadre que l'instance constitutive du Front a organisé, vendredi après-midi, à Tunis, une conférence pour faire connaître les objectifs et le projet du Front. M. Habib Guiza, président de l'association "Mohamed Ali Hammi" pour la culture ouvrière et initiateur de ce front a déclaré à l'agence TAP qu'après la chute du régime despotique, la société civile en Tunisie ne doit être mise sous la tutelle de quiconque, précisant que cette société s'emploie à contribuer, de manière agissante, à la concrétisation des principes de la révolution et des revendications des Tunisiens et Tunisiennes visant à mettre fin de la répartition inéquitable de la richesse et à éliminer les vestiges de l'ancien système". Le rôle du front, a-t-il expliqué, consiste à garantir la pérennité de l'Etat civil, à constituer un contre-pouvoir aux autorités traditionnelles et à garantir la transition démocratique dans tous les domaines. Le Front, a-t-il indiqué, est ouvert à toutes les composantes de la société à l'effet "d'édifier une véritable République à la place de la précédente République bananière" et de dynamiser la vie économique, relevant que l'objectif de ce Front demeure la mobilisation de toutes les composantes de la société civile autour d'une plate-forme moderniste et démocratique, "aucunement antinomique avec les racines et l'identité du peuple tunisien" et la formation d'"un front consultatif" large apte à développer la société. Le Front, a-t-il affirmé, n'a aucunes ambitions politiques, ni dans le présent ni dans l'avenir, indiquant que des comités de réflexion internes seront mis sur pied afin d'examiner plusieurs préoccupations à caractère social, politique, économique, médiatique et juridique. Dans son intervention, M. Hammadi Rdissi, professeur de sciences politiques, a mis en garde contre les dangers qui guettent la révolution du 14 janvier aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur du pays, appelant les élites à faire preuve d'un surcroît de vigilance pour éviter toute régression. M. Lotfi Larguet, enseignant à la Faculté de droit et des sciences politiques de Tunis a exprimé des réserves sur les revendications de la majorité des composantes de la société civile qui appellent à la mise en place d'un régime parlementaire, s'interrogeant sur la capacité du prochain régime à éviter les exactions telles que celles enregistrées lors de l'ancien régime présidentiel. De son côté, le militant libyen Omar Assadi a salué la révolution tunisienne qui a joue un rôle pionnier dans la lutte contre la dictature dans toute la région arabe, à la recherche de la véritable démocratie, faisant part de ses vifs remerciements au peuple tunisien pour son soutien inconditionnel à leurs frères libyens en ces douloureuses circonstances.