* Améliorer la situation sécuritaire fait partie des priorités du gouvernement * "Nous voulons une information libre, transparente et objective" * Chaque agent impliqué dans des exactions ou des crimes sera poursuivi * La sanction des symboles et vestiges du régime déchu sera examinée lors de la prochaine réunion du Conseil des ministres CARTHAGE, 7 mars 2011 (TAP)- M. Béji Caid Essebsi, Premier ministre du gouvernement provisoire a affirmé que la poursuite de l'action en vue d'améliorer la situation sécuritaire, qui a enregistré une certaine amélioration, fait partie des priorités du gouvernement, au cours de la période à venir, dans la mesure où, a-t-il dit, la sécurité et la stabilité demeurent la pierre angulaire pour poursuivre l'activité économique et l'effort de développement. Au cours d'une conférence de presse tenue, lundi après-midi, à Carthage, suite à l'annonce de la nouvelle composition du gouvernement provisoire, pour faire la lumière sur les orientations de l'étape à venir, M. Béji Caid Essebsi a fait observer que les facteurs de continuité et d'efficacité ont été pris en considération dans le choix des nouveaux membres du gouvernement. Cinq ministres et deux secrétaires d'Etat ont démissionné. Il a indiqué qu'il a veillé à remplacer les ministres qui ont quitté le gouvernement par des secrétaires d'Etat des mêmes départements, afin qu'ils poursuivent le traitement des dossiers qui leurs sont soumis, dans la mesure où ce gouvernement, a-t-il ajouté, est essentiellement "un gouvernement de gestion des affaires courantes et de salut", relevant que la mission du gouvernement consiste à faire parvenir la Tunisie à bon port, le jour du 24 juillet 2011, date de l'élection de l'Assemblée Constituante. M. Caid Essebsi a mis l'accent sur le rôle dévolu à l'information au cours de cette phase, formant l'espoir de voir le gouvernement trouver auprès des médias la compréhension et la coopération requises pour l'appuyer dans la réalisation de ses objectifs. En réponse à une question sur les raisons de n'avoir pas réservé un portefeuille ministériel à l'information, le Premier ministre a indiqué que l'expérience a montré les restrictions imposées à ce secteur, chaque fois qu'un responsable a été désigné à sa tête, déclarant à ce propos : "Nous voulons une information libre, transparente et objective". Au sujet de l'absence dans la nouvelle composition du gouvernement de représentants des partis politiques, M. Caid Essebsi a précisé que les chefs des partis "ont préféré se retirer, compte tenu de l'incompatibilité de la candidature à l'assemblée constituante" avec la présence au gouvernement, afin de conférer au prochain scrutin la crédibilité requise. Concernant la situation en Libye, le premier ministre provisoire a souligné les relations séculaires et fraternelles établies entre les peuples tunisien et libyen, mettant en valeur leur communauté de destin, tout particulièrement, lors des moments de tension et de crise et durant la colonisation. En réponse à une question relative aux poursuites qui seront engagées à l'encontre des éléments de l'appareil de la sûreté de l'Etat impliqués dans des actes de torture, M. Béji Caid Essebsi a fait remarquer que chaque agent impliqué dans des exactions ou des crimes sera poursuivi, ajoutant qu'il "ne préfère pas la punition collective". Le Premier ministre intérimaire a affirmé dans sa réponse à une série d'autres questions, que l'Union Générale Tunisienne de Travail (UGTT) est une prestigieuse organisation nationale, qui a contribué à la libération du pays et à l'édification de l'Etat moderne, et que son aide et son appui aux efforts du gouvernement seront toujours accueillis favorablement. Il a ajouté, aussi, que la justice est par nature indépendante, et que le gouvernement ne ménagera aucun effort pour réunir les conditions nécessaires au renforcement de son indépendance. Il a, en conclusion, indiqué que la sanction des symboles et vestiges du régime déchu, au premier rang desquels figurent Ben Ali et les membres de sa famille, sera examinée, au cours de la prochaine réunion du Conseil des ministres, affirmant qu'il déploiera, tout ce qui est en son possible, pour être "à la hauteur de la confiance des sitineurs de la Kasbah".