TUNIS, 13 mars 2011 (TAP) - Les participants à l'assemblée générale extraordinaire de l'Association des Magistrats Tunisiens (AMT) ont réitéré leur attachement à l'indépendance et à la neutralité de la justice, et ont affirmé la nécessité de rompre définitivement avec le système judiciaire du régime déchu, caractérisé par la mainmise de l'appareil exécutif sur le secteur. La séance d'ouverture s'est déroulée dans une ambiance tendue. Plusieurs magistrats ont appelé à mettre fin à l'injustice et à la corruption qui sévissent dans le secteur judiciaire, à rompre définitivement avec les symboles de l'ancien régime encore présents dans le secteur, et à assurer la protection des magistrats dans l'enceinte des tribunaux. L'évaluation de l'action du bureau actuel de l'association, l'examen des préparatifs du prochain congrès extraordinaire, la détermination de l'action au cours de la prochaine étape, la participation des magistrats au renforcement de l'indépendance de la justice, et la mission de la justice dans la période de transition, constituent les principaux points inscrits à l'ordre du jour de cette réunion extraordinaire. Les participants examineront, également, l'amendement de l'article 13 du statut de l'association, dans le sens de l'élargissement de la composition du bureau exécutif et de la représentativité de magistrats statuant dans les tribunaux de l'intérieur du pays. M. Ahmed Rahmouni, président de l'AMT, a indiqué que cette assemblée extraordinaire constitue une opportunité pour discuter des préoccupations actuelles des magistrats, et de leurs aspirations pour la prochaine période, afin de participer à l'instauration d'un système judiciaire conforme aux standards internationaux. Les magistrats tiennent à ce que la prochaine constitution qui sera élaborée par l'assemblée constituante élue par le peuple englobe les principes fondamentaux du pouvoir judiciaire dans son acception contemporaine. Il s'agit, a-t-il affirmé, d'une orientation de nature à répondre aux aspirations du peuple tunisien à la mise en place de mécanismes de contrôle du pouvoir exécutif en cette période de transition démocratique. Il a réitéré le soutien des magistrats aux principes de la révolution tunisien qui a mis fin à la dictature, permis au peuple de recouvrer sa souveraineté et contribué à consolider l'indépendance de la justice. Il a mis en exergue l'attachement des magistrats à leur association en tant que seul organisme les représentant. Il a ajouté que cette assemblée extraordinaire fixera la date du prochain congrès extraordinaire qui signera la rupture définitive avec l'ancien système judiciaire et qui sera l'occasion de favoriser l'instauration d'une justice indépendante et démocratique. Les travaux se sont, ensuite, poursuivis à huis clos.