TUNIS, 16 mars 2011 (TAP) - "Les forces vives, les intellectuels et les élites sont appelés à contribuer à l'édification d'un Etat de droit, de démocratie, d'égalité des chances, de liberté d'expression et de développement durable", a souligné Pr Abdeljelil Temimi, Président de la fondation Temimi, lors de l'ouverture, mercredi, à Tunis, du 33ème forum de la pensée contemporaine sur le thème "La bonne gouvernance: quels défis pour le Maghreb ?". Il a estimé que la bonne gouvernance constitue l'une des exigences de la mondialisation politique, économique et scientifique, mais aussi une garantie pour la participation populaire à la vie politique, économique et scientifique. Pour sa part, Mme Caroline Weijers, ambassadrice des Pays-Bas en Tunisie, a fait remarquer que la Bonne gouvernance est devenue une des priorités qui dominent la réflexion et le débat dans les différentes sphères scientifiques, politiques publiques et managériales. Elle a ajouté que l'essentiel de la question de la bonne gouvernance réside dans la relation gouvernants -gouvernés basée sur la confiance, la transparence et le respect mutuel et à travers laquelle les gouvernants ont le devoir de rendre compte de leurs actions et les gouvernés ont le droit de les contrôler. De son côté, Pr. Massoud Daher, universitaire libanais, a indiqué que la révolution tunisienne pour la liberté et la dignité a ouvert la voie vers l'ère de la démocratie dans le monde arabe, une ère qui était méconnue jusqu'à ces derniers mois avant l'émergence des mouvements de révolution dans plusieurs pays de la région. Il a indiqué que les régimes arabes vivent, actuellement, une période de crainte face à un avenir incertain après de longues années de tyrannie et d'autoritarisme, ajoutant que ces régimes ont creusé leur tombe de leurs propres mains parce qu'ils ont fait naître les forces capables de les détruire de l'intérieur. Incapables de réaliser le développement durable, d'édifier l'Etat de droit et des institutions et de garantir l'égalité et la justice, ces régimes n'ont pas pu empêcher les jeunes d'aspirer à la liberté et d'accéder au savoir par le biais des nouvelles technologies de l'information et de la communication, a fait remarquer le conférencier. Et d'ajouter, alors que les partis et les organisations arabes ont échoué à combattre les régimes, la jeunesse arabe confrontée au chômage, à l'illettrisme, à la pauvreté et à la migration clandestine a réussi, pacifiquement, à faire couler ces régimes à une vitesse record. Participent à ce forum, dont les travaux se poursuivent jusqu'au 18 mars prochain, des avocats, des défenseurs des droits de l'Homme, des chercheurs, des juristes et des sociologues. Parmi les thèmes qui seront débattus : "Les aspects de la bonne gouvernance politique, économique et sociale", "la société civile et la société politique", "la bonne gouvernance des institutions de sécurité sociale", "le rapport ambigu entre bonne gouvernance et démocratie" et "De quel modèle de bonne gouvernance, la société arabe a besoin ?".