SOUSSE, 2 avr 2011 (TAP) - La dimension intellectuelle et civiliationnelle de la révolution dans le monde arabe a été au centre d'un débat organisé, samedi, à El Kantaoui, à Sousse, par la section régionale de l'ordre des avocats. Les intervenants ont souligné que les révolutions populaires en Tunisie et en Egypte ont permis de faire tomber deux régimes dictatoriaux et de renier des idées préétablies telle l'incapacité du monde arabe à réaliser une transition démocratique. Ils ont été aussi unanimes pour affirmer que la région arabe connaît une nouvelle étape de respect des droits de l'Homme avec en perspective l'élaboration d'un pacte de cohésion politique et sociale donnant lieu à de nouvelles constitutions. Le bâtonnier Abderrazak Kilani a souligné "la responsabilité des avocats en Tunisie à assurer le succès de la révolution qui n'a pas encore réalisé ses objectifs", a-t-il dit, "le pays s'est débarrassé du dictateur mais continue de subir la dictature", a encore déclaré le bâtonnier, soulignant "la lenteur dans la réalisation des changements revendiqués par le peuple". De son côté, l'ancien doyen de la Faculté de droit, Sadok Belaid, a proposé une comparaison entre les révolutions arabes soulignant les ressemblances entre les facteurs à l'origine de leur déclenchement. La chute des régimes dictatoriaux est plus facile à accomplir que l'édification d'une démocratie qui répond aux aspirations des peuples arabes, a avancé M. Mustapha Filali, ancien ministre. Il a mis en garde contre les dangers qui guettent les révolutions arabes dont en particulier l'importation de modèles étrangers et l'impatience. Pour sa part, M. Ahmed Mestiri a indiqué que les révolutions arabes ressemblent dans une large mesure à l'écroulement des régimes communistes en Europe de l'Est après la chute du mur de Berlin et de l'Union soviétique. Il a soutenu à cet égard que la Tunisie post-révolution "ne donne pas de leçons aux peuples arabes, mais ne peut accepter non plus une ingérence dans ses affaires intérieures". La révolution tunisienne, a-t-il dit, a besoin de la cohésion de toutes les parties pour réussir la transition démocratique. La révolution en Tunisie et en Egypte a été admirablement saluée par l'occident, a affirmé la juriste libanaise Bochra Khalil qui précise que les peuples occidentaux ont contraint leurs dirigeants à adopter des positions favorables à l'égard des révolutions arabes.