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Suspendus à l'avenir de la révolution tunisienne
La Tunisie à travers la presse internationale
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 01 - 2011

Les signaux positifs et modernistes de la "Révolution du jasmin" ne doivent pas faire oublier les risques persistants d'une dérive du pays vers le chaos ou l'islamisme. Le scénario qui l'emportera ouvrira – ou pas – un monde de possibles dans les pays arabes.
La Tunisie est aujourd'hui l'objet de toutes les attentions pour savoir s'il est possible de changer les régimes dans le monde arabe. Peut-on abattre un régime corrompu, répressif et à la légitimité érodée sans tomber soit dans le chaos, soit dans la tyrannie ? Cela peut-il réussir dans cette Tunisie située loin du "conflit israélo-arabe" et éloignée des "causes" incandescentes de l'arabisme et de l'Islam ?
Les raisons qui peuvent inciter à l'optimisme, voire à l'enthousiasme, ne manquent pas : l'armée s'est rangée du côté du peuple, l'effondrement des forces du régime a fait apparaître un système de bandes, les slogans ont insisté sur la société et l'Etat de droit et non sur la glorification de la nation arabe ou de la nation musulmane, les discours n'ont pas porté sur telle ou telle "libération" [comme la libération de la Palestine] ou sur d'autres sujets grandiloquents, les acteurs se sont montrés pluralistes, les femmes ont été présentes, les islamistes ont joué un rôle marginal, il n'y a pas eu d'attaques à l'iranienne contre une "ambassade du Grand Satan" [comme en 1979 à Téhéran] ou de prise d'otages.
Les commentateurs se sont intéressés à juste titre au rôle des moyens de télécommunications dans cette révolution. Or un autre point n'a pas été suffisamment souligné, à savoir l'impact du bourguibisme [du nom du premier président tunisien, Habib Bourguiba, destitué en 1987]. C'est lui qui a fait avancer les droits des femmes et façonné les classes moyennes. Le bourguibisme a instauré une modernité et une laïcité qu'il serait difficile de renier, tout comme les islamistes turcs du parti AKP, au pouvoir, ne peuvent facilement tourner le dos aux avancées dues à Attaturk.
Tous ces éléments laissent à penser que la nouvelle Tunisie, avec la formation d'un gouvernement provisoire d'unité nationale et après des élections générales, pourrait connaître une transition vers la démocratie. Et ensuite vivre pleinement avec son temps. Mieux, cela indique que le mot "peuple" revêt en Tunisie le sens que lui donne le poète Aboulkacem Chebbi dans un poème célèbre, où il est dit que "le peuple aspire à la vie", c'est-à-dire avoir de meilleures conditions de vie et plus de libertés.
Toutefois, notre enthousiasme ne doit pas nous faire oublier qu'il existe également un scénario pessimiste. Il faut garder à l'esprit que les régimes dictatoriaux ont pour caractéristique de ravager la classe politique et de détruire les alternatives possibles. Ainsi, la chute d'un tel régime constitue toujours une rude épreuve pour les sociétés concernées. C'est pourquoi il faut craindre que le retour du chef des islamistes tunisiens, Rached Ghannouchi, de son exil en Grande-Bretagne aboutisse à un scénario identique à celui qui s'est joué après le retour [en Iran] de Khomeiny de son exil en France.
Si les islamistes devaient s'installer ou le chaos se répandre, l'armée pourrait sortir de son rôle actuel [où elle a fraternisé avec le peuple] et commencer à étouffer la vie politique afin de garantir la sécurité contre l'extrémisme et le terrorisme.
Dans le premier cas, le plus probable, Tunis aurait ouvert la voie à d'autres révolutions arabes, donné des frayeurs bien méritées aux autres tyrans et libéré la pensée politique arabe de l'obsession des "causes" qui n'ont rien à voir avec les problèmes sociaux dans lesquels se débattent les Arabes.
Dans le second cas, heureusement de moins en moins probable, on continuera à tourner à vide avec des discours sur l'impossibilité de toute évolution au sein du monde arabe, que ce soit en Irak, où l'on a essayé au moyen d'une intervention étrangère, ou en Tunisie [où cela s'est fait de l'intérieur]. Si cela devait se produire, ce serait un cadeau du ciel pour les tyrans de tous ordres.


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