TUNIS, 12 mars 2011 (TAP) - La première conférence internationale du "Forum Averroès Maghreb-Europe", a eu lieu, samedi au siège de l'ENA à Tunis, au tour du thème "Les défis stratégiques dans la région, après les révolutions de Tunisie, d'Egypte et de Libye: situations et perspectives". Les participants, notamment des experts africains, européens et américains et des académiciens tunisiens ont souligné l'importance du dialogue, dans la période actuelle, pour qu'émergent de nouvelles sociétés sur la base de la démocratie et du pluralisme et que soient garanties les droits de tous, sans exclusion ni discrimination. Ils ont insisté sur l'importance pour les pays arabes d'organiser des élections où la voix du peuple décidera pour la détermination de son avenir et le choix de celui qui gérera ses affaires. Ils se sont, d'autre part, interrogés sur les retombées des révolutions en Tunisie, en Egypte et en Libye, sur les relations économiques et politiques avec les pays européens et américains. Les intervenants ont indiqué que les révolutions populaires ont changé l'image du monde arabe auprès de l'Occident. Ils ont souligné le rôle de l'information pour démasquer les régimes politiques dictatoriaux qui servaient des intérêts personnels. Evoquant les principaux défis auxquels fait face le monde arabe, après les révolutions, notamment au niveau politique, ils ont fait remarquer que les gouvernements arabes sont appelés, aujourd'hui, à répondre aux attentes des peuples pour des régimes démocratiques pluralistes garantissant les libertés individuelles et respectant les droits de l'Homme. Les intervenants ont souligné que la position stratégique des pays du Maghreb ouvre devant eux des opportunités importantes, dans le domaine de la polarisation des investissements et de la consolidation de la coopération avec les pays européens et américains. Ils ont expliqué, à ce propos, que la réalisation de ces objectifs commande de gagner les défis de la sécurité, les plus importants défis auxquels font face particulièrement les pays africains. La question des relations entre les pays du sud et du nord de la Méditerranée a été discutée, au cours de la conférence, surtout que de nombreuses spécificités leur sont communes, à de multiples niveaux. Concernant la situation en Tunisie, de nombreux intervenants parmi les académiciens tunisiens, ont affirmé qu'après la révolution du 14 janvier 2011, le pays fait face à un ensemble de défis, en particulier, à l'échelle sociale, notamment en ce qui concerne l'emploi des diplômés de l'enseignement supérieur, l'équité dans le développement des régions, outre ce qu'ils ont considéré comme le défi le plus important pour le gouvernement provisoire actuel à savoir la mise en place d'un régime politique répondant aux ambitions du peuple tunisien et reflétant le pluralisme politique et intellectuel des différentes composantes de la société. La conférence a été organisée en collaboration avec la fondation suédoise "Anna Lindh" pour le dialogue des cultures et des civilisations, l'Association des études juridiques et économiques de Tunis et l'Institut des recherches, d'études et de développement régional de Paris.