ZARZIS, 16 avr 2011 (TAP) - Quatre-vingt quinze libyens sont arrivés, samedi, au Port de Zarzis, à bord d'un navire de l'organisation humanitaire ''Médecins sans frontières'' (MSF), après avoir été évacués de la ville de Misratah (Libye) qui connaît des affrontements sanglants entre les forces de Kadhafi et les révolutionnaires. Parmi les Libyens évacués, 64 blessés dont 3 cas très grave et 7 graves, a constaté sur place la correspondante régionale de l'agence TAP. A leur arrivée, certains Libyens ont scandé des slogans sur « la victoire imminente » et « la résistance de Misratah contre Kadhafi ». Ils ont apporté leur témoignage sur la brutalité des attaques ciblant les civiles et l'utilisation de bombes à fragmentation par les troupes de Kahafi. Des sources de l'organisation MSF et des témoins venus de Libye ont affirmé que le bateau qui devrait arriver à Sfax a dû accoster au Port de Zarzis à cause des mauvaises conditions climatiques. Le voyage a été, également, retardé par la reprise des bombardements sur la ville de Misratah. Des équipes médicales d'urgences et de réanimation et des unités de protection civile ont procédé au transfert des blessés libyens vers des établissements hospitaliers publics et privés à Médenine, Zarzis et Djerba, alors que les 10 cas graves ont été transférés vers des hopitaux à Sfax. Selon une source médicale de MSF, la mission d'évacuation des blessés, notamment les cas urgents, a été difficile à cause des mauvaises conditions climatiques et de la mer agitée tout au long du voyage. Toutefois, ces difficultés ont été surmontées grâce à la conjugaison des efforts de tous les membres de l'équipe médicale et paramédicale qui ont assuré le suivi des cas urgents au cours de la traversée, a affirmé cette source. A Misratah, la situation était catastrophique notamment pour les immigrés, d'où la nécessité d'une intervention humanitaire urgente, a fait remarquer la même source soulignant que les médecins dans cette ville recommandaient des aides notamment des médicaments contre les maladies chroniques. De son côté, Dr Helmi Makkaoui, médecin tunisien, coordinateur des urgences auprès de MSF, n'a pas écarté la possibilité du retour du navire à Misratah qui avait subi, vendredi, de nouveaux bombardements intensifs ce qui avait poussé les médecins de cette ville à lancer un appel de détresse à MSF, a-t-il indiqué au correspondant de l'agence TAP à Sfax. La même source a précisé que le staff médical à bord du bateau composé de 22 cadres médicaux et paramédicaux tunisiens et étrangers avait effectué une visite dans les camps des travailleurs étrangers à Misratah et ses environs qui attendaient d'être évacués. Elle a ajouté que la situation humanitaire dans ces camps abritant 6 à 10 mille personnes se détériorait de jour en jour avec le manque de médicaments, de nourriture et d'eau. Le navire qui avait quitté le port de Sfax, mercredi dernier, avait transporté quelques équipements chirurgicaux, des médicaments et du lait pour nourrissons après avoir transporté lors de son précédent voyage, au début du mois en cours, 6 tonnes d'équipements chirurgicaux et médicaux pouvant servir pour soigner quelque mille blessés. Ces efforts, malgré leur importance, restent limités étant donné les besoins croissants en termes d'aides médicales et alimentaires et la détérioration de la situation sécuritaire à Misratah, selon plusieurs sources concordantes.