Le rapatriement de ressortissants étrangers, Egyptiens, Turcs et Chinois, arrivés en masse au poste frontière de Ras Jedir en provenance de Libye se poursuit, avec la détérioration de la situation dans ce pays frère. Une dizaine de vols via l'Aéroport international de Djerba-Zarzis ont été programmés hier afin d'assurer le rapatriement des étrangers de retour de Libye, alors que 11 vols ont été effectués vendredi. L'on prévoit, également, pour lundi 28 février 2011, le départ de quatre navires militaires du Port commercial de Zarzis pour assurer le transfert de milliers d'Egyptiens vers leur pays. Au cours de la nuit de jeudi, un millier de ressortissants égyptiens avaient été rapatriés à bord d'avions militaires, à partir de l'Aéroport international de Djerba-Zarzis. Le flux se poursuit…. Le flux d'Egyptiens fuyant les violences en Libye par la frontière avec la Tunisie se poursuivait hier alors que toute aide médicale pour la Libye était bloquée, selon le Croissant-Rouge tunisien et l'ONG Médecins sans frontières. «Le consulat d'Egypte à Tunis nous a dit que les Egyptiens allaient organiser aujourd'hui (samedi) 17 vols» pour rapatrier leurs ressortissants et «envoyer un navire vers Zarzis», dans le sud tunisien, a déclaré Mongi Slim, président du comité régional du Croissant-Rouge de Ben Guerdane, première ville après la frontière de Ras Jedir. Il a exprimé l'espoir que cette promesse sera tenue. «Des milliers d'Egyptiens continuent à arriver à la frontière, les gens sont très mal logés, on n'a pas assez de matelas ni de couvertures et la capacité d'accueil est limitée», a-t-il dit. Exténués et sous le choc, des milliers de migrants continuent à passer la frontière tunisienne en traînant valises, baluchons et couvertures. Deux membres de l'organisation humanitaire Médecins sans Frontières étaient sur place hier et attendaient de rentrer en territoire libyen pour acheminer du matériel. Un de ces médecins, Mathieu Bichet, a indiqué qu'ils avaient fait les démarches officielles pour rentrer en Libye et «attendaient toujours l'accord des autorités, ce qui est très peu probable». «Pour le moment, on ne peut pas passer», a dit M. Bichet. MSF a indiqué vendredi qu'»en raison de l'insécurité, voyager par la route vers la capitale Tripoli - où il est estimé que les besoins médicaux sont immenses - est aujourd'hui quasiment impossible». Vendredi, «environ 5.000 personnes ont franchi la frontière par le point de passage de Ras Jedir de minuit à 19H00», a indiqué le colonel Malek Mihoub de la protection civile. «Parmi elles, se trouvaient 4.200 Egyptiens», a-t-il ajouté. L'agence officielle égyptienne Mena a annoncé vendredi soir que deux navires étaient en route pour la Tunisie afin de rapatrier les Egyptiens. Environ 25.000 personnes ont fui la Libye par la Tunisie entre le 20 et le 25 février par Ras Jedir. Par ailleurs, la compagnie aérienne Tunisair a indiqué que le calme régnait hier matin à Tripoli, ce qui lui permet de programmer trois vols dans la journée pour rapatrier des Tunisiens de Libye.