SOUSSE, 17 avril 2011 (TAP)- "La Tunisie en marche" est le thème d'une rencontre organisée, samedi à Sousse, par l'Association pour la liberté et la citoyenneté active à laquelle ont assisté un grand nombre d'acteurs de la société civile. Intervenant lors de la rencontre, l'ancien ministre sous Bourguiba, Mansour Moalla a souligné la nécessité de parfaire les préparatifs pour les prochaines élections afin d'élire une Assemblée constituante avec une majorité cohérente capable de gouverner et de gérer les affaires publiques. "La loi électorale est propre à déterminer la nature du système de gouvernance", a estimé M. Moalla qui n'a pas manqué d'exprimer son opposition au mode de scrutin sur les listes, se déclarant favorable au scrutin nominal. Il a fait part du souhait de voir les partis démocratiques proches du courant centriste remporter les élections pour "éviter au pays le risque de retour à la dictature". M. Taieb Baccouche, ministre de l'éducation au gouvernement provisoire et président d'honneur de l'Institut arabe des droits de l'homme, a évoqué, de son côté, les droits fondamentaux du citoyen Tunisien de la Tunisie de demain. "Les valeurs de citoyenneté et de liberté après la révolution n'ont pas de signification si l'on ne tienne pas compte du principe de la dignité qui se fonde sur l'emploi et les attributs d'une vie digne pour les Tunisiens", a-t-il soutenu. Le conférencier a estimé que la garantie des attributs de la liberté et de la dignité nationales, principaux objectifs de la révolution sont tributaires d'un système politique démocratique qui rompt avec le système présidentiel absolu et n'adopte pas le régime parlementaire exclusif. Ce système doit établir l'équilibre entre les pouvoirs exécutif et législatif de manière à ce que le Parlement puisse limoger le président et le président soit en mesure de dissoudre le Parlement, a-t-il précisé. M. Baccouche a souligné que la conjoncture actuelle commande à tous et en particulier à la "majorité silencieuse" de s'organiser au sein des associations et des structures de la société civile afin d'impulser le processus de transition démocratique. Traitant de la situation économique post-révolution, l'expert et économiste Ezzeddine Saidane a relevé que la conjoncture n'a pas atteint un stade critique en dépit des risques sur la sécurité du pays et son avenir, d'autant, a-t-il dit, que le taux de croissance sera en deçà des espérances. "La relance de l'économie est tributaire d'un taux de croissance de 7 à 8 % devant générer 100 mille emplois par an", a-t-il expliqué. Ceci exige l'éradication définitive de toutes les formes de corruption, de déséquilibre régional et d'un regain de confiance auprès des investisseurs locaux et étrangers, a ajouté M. Saidane. L'Association pour la liberté et la citoyenneté active qui vient d'être créée vise à promouvoir la participation du citoyen à la vie publique et à la prise de décisions aux niveaux local, régional et national. Elle défend les libertés individuelles, la justice sociale et la démocratie et lutte contre la corruption et les malversations.