SOUSSE, 18 avr 2011 (TAP) - «La conjoncture économique et sociale et les enjeux de la transition démocratique», est le thème d'une conférence organisée, dimanche, à Sousse, à l'initiative du Mouvement «Ettajdid» et le Parti socialiste de gauche (PSG). Plusieurs universitaires ont participé à cette conférence, en l'occurrence MM. Houcine Dimassi, Mahmoud Ben Romdhane, Ali Ben Abdallah et Ramzi Ben Selama qui ont expliqué les raisons du déclenchement de la révolution tunisienne. Cette révolution, ont-ils dit, est imputée au grave dysfonctionnement socio-économique lié notamment à l'amplification du phénomène du chômage, à la disparité régionale et à la corruption du régime fiscal, faisant état, à ce propos, de l'amplification du phénomène du chômage auprès des jeunes diplômés notamment dans les régions défavorisées. Cette situation, ont-ils ajouté, s'est dégradée à la suite du déclenchement de la crise qui secoue actuellement la Libye, de la baisse des recettes touristiques et de la hausse des prix des hydrocarbures et des produits alimentaires, ce qui a alourdi le fardeau de l'Etat. La révolution tunisienne, ont-ils expliqué, vise à multiplier les richesses et à instaurer un nouveau système d'investissement à même d'inciter à l'initiative privée locale et étrangère, faisant remarquer que la réalisation de cet objectif est tributaire de la construction d'un Etat démocratique qui bannit la corruption. La construction de cet Etat démocratique, a-t-il expliqué, peut porter le taux d'investissement local à 20% contre 12% durant les deux dernières décennies, précisant que ce taux peut être réalisé en une courte période. Dans le même contexte, les intervenants ont été unanimes a affirmé que la relance de l'économie et le regain de la confiance des investisseurs locaux et étrangers demeurent tributaires des résultats des prochaines élections et de la constitution d'une assemblée constituante, faisant remarquer que ces résultats peuvent donner un signe positif ou négatif à ces investisseurs et au milieu économique régional et international. La Tunisie, ont-ils ajouté, a besoin de l'édification d'un Etat démocratique et économiquement développé, ce qui permet au pays de drainer les investissements et d'atteindre un taux de croissance annuel de 10%. En conclusion, ils ont souligné que la réalisation de cet objectif est tributaire de la constitution d'un front démocratique progressiste qui fait en sorte que la prochaine Constitution du pays soit démocratique et moderniste qui rompt avec la dictature et les projets despotiques, s'engage à défendre un modèle de développement social et solidaire qui garantit la répartition équitable des richesses et favorise l'équilibre entre les régions, et entre les générations.