TUNIS, 27 avr 2011 TAP (Sarra Belguith) - Au moment où toute l'Afrique revendique liberté d'expression et bonne gouvernance, les organisateurs de la 27ème édition du festival international du cinéma "Vues d'Afrique" (29 avril-08 mai 2011 à Montréal, Canada) en collaboration avec l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) ont voulu consacrer un colloque le 4 mai à "L'avenir des images en Afrique", un continent qui recèle le plus grand potentiel de richesses naturelles et où la jeunesse -inondée d'images étrangères-, aspire à son propre reflet, à l'expression de sa réalité et de sa créativité. Parmi le panel de professionnels qui pilotera le débat, le cinéaste, critique et universitaire tunisien Férid Boughdir présentera la problématique actuelle ainsi que les initiatives entreprises, en particulier le Fonds panafricain pour le cinéma et l'audio-visuel initié par la Fédération panafricaine des cinéastes et ayant fait l'objet de faisabilité par l'OIF. Les étapes de cette étude ont été présentées au festival de Cannes (mai 2010) aux journées cinématographiques de Carthage (octobre 2010) et au FESPACO (festival panafricain du cinéma de Ouagadougou, mars 2011). Selon les organisateurs, des initiatives pourraient contribuer à développer l'avenir des images en Afrique au niveaux notamment des municipalités à travers des actions de jumelage, des échanges, des possibilités de co-production, de formation, comme les productions 100h chrono organisées par "Vues d'Afrique" et "Taling Dialo" au Burkina Faso. L'Afrique serait elle aussi le berceau de la linguistique? Ce colloque vise à permettre à ce panel de professionnels d'examiner les moyens susceptibles de soutenir la création cinématographique en Afrique, berceau de l'Humanité mais aussi continent de demain. D'après les données avancées, il s'avère qu'en 1950, un humain sur 10 était africain, en 2050, un humain sur 5 le sera. Berceau de l'Humanité certes, mais l'Afrique serait-elle aussi le berceau de la linguistique? L'intérêt accordé par ce colloque à l'Afrique coïncide d'ailleurs avec la publication récemment d'une étude dans la revue américaine "Science" qui présente l'Afrique comme berceau de toutes les langues, un continent où ont vécu les ancêtres linguistiques de tous les terriens. Selon cette étude de l'anthropologue néo-zélandais Quentin Atkinson, il en ressort que les 6000 langues du monde moderne proviennent d'une "unique langue ancestrale parlée par les premiers hommes d'Afrique, il y a 50.000 à 70.000 ans" (The Wall Street Journal). Dans cette découverte "surprenante", dirait The New York Times, Atkinson a poussé l'étude des mots vers les phénomènes "c'est à dire les consonnes, les voyelles et les tons considérés les éléments les plus simples de la langue et qui permettent de distinguer deux mots". Basée sur l'analyse de 504 langues, cette étude linguistique, qui a fait l'objet d'une large médiatisation en Occident aurait également ravivé le débat sur l'existence potentielle d'une langue originelle. Bien que cette étude, estime le New York Times, soit "l'une des publications les plus intéressantes de l'histoire de la linguistique ces dix dernière années", la Société de Linguistique de Paris (fondée en 1864 et considérée le lieu par excellence de la linguistique en France) n'admet dans ses statuts de 1866 "aucune communication concernant soit l'origine du langage soit la création d'une langue universelle".