TUNIS, 28 avr 2011 (TAP) - La Chaire UNESCO d'études comparatives de religions et la Fondation allemande Konrad Adenauer organisent les 28 et 29 avril, à Gammath, un atelier international sur le thème ''Religions sans frontières'', avec la participation de professeurs universitaires et chercheurs tunisiens, arabes, africains et européens. L'atelier met en exergue l'histoire longue et complexe des religions et la géographie religieuse actuelle, diversifiée et métissée, et lance un appel pour vivre sa religion individuellement, selon sa propre conscience libre et autonome, sans subir les contraintes d'une vision standard ou d'une construction donnée comme a priori. Ainsi, estiment les organisateurs, les religions ne seront pas instrumentalisées pour favoriser le repli ou la violence. Bien au contraire, elles seront des sources d'ouverture et de paix pour des individus libres et responsables. A l'ouverture de l'atelier, les participants ont évoqué différents sujets ayant trait aux religions et au dialogue inter-religieux. Chérif Ferjani, professeur à l'université de Lyon (France) a soulevé la problématique de ''l'islam et l'occident''. Il a mis l'accent sur le phénomène accentué du raidissement de certains groupes religieux, chrétiens comme musulmans, et la propagation de groupes prosélytes qui rendent plus difficile les relations entre personnes de culte différent. Le professeur a évoqué l'importance du dialogue inter-religieux pour aider les gens à dépasser la peur de l'islam, à combattre les clichés qui associent les religions à la violence et à sortir la condition musulmane de cette équation simpliste et fausse: islam-islamisme-terrorisme. ''Malgré ce contexte de durcissement, le dialogue ne s'est pas bloqué car les initiatives inter-religieuses se multiplient'', a-t-il conclu. Mohamed Haddad, universitaire tunisien, a traité de la double fonction de la religion, à savoir: l'identité et la liberté. Pour lui, il ne faut pas associer la religion à l'identité, précisant qu'une identité est constituée de multiples appartenances sociales et ne peut se résumer aux pratiques religieuses, appelant à ne pas figer la tradition de l'autre, à apprendre à le connaître et à se reconnaître soi-même comme différent, d'où le nécessaire dialogue pour dépasser les appréhensions et ne pas s'enfermer dans le communautarisme. Par ailleurs, plusieurs communications figurent au programme dont ''les soufis musulmans en Europe'', ''la culture religieuse des jeunes européens'', ''facebook et religion et ''l'autre à travers son image''.