LE BARDO, 3 déc 2009 (TAP) - La chambre des députés a approuvé au cours d'une séance plénière, le projet de budget du ministère de l'agriculture et des ressources hydrauliques pour l'exercice 2010. Il ressort du rapport sur les projets du budget de ce ministère que les dépenses de ce département ont été fixées à 813,429 MD contre 776,404 MD en 2009, soit une augmentation de 4,8 pc. Les dépenses de la loi de finances actualisée ont été évaluées à 825,904 MD, compte tenu de la loi de finances complémentaire. Elles se répartissent entre dépenses de gestion (250,275 MD), dépenses de développement (536,154 MD) et fonds spéciaux (27,000MD). M. Abdessalem Mansour, ministre de l'agriculture et des ressources hydrauliques a affirmé jeudi que l'agriculture devrait selon les prévisions, contribuer à 23 pc du PIB. Répondant aux interventions des députés lors de l'examen du projet de budget de son département pour 2010, le ministre a indiqué que les efforts seront concentrés au cours du prochain exercice, sur trois axes à savoir les ressources naturelles, l'environnement général du secteur et les activités de production. S'agissant des ressources naturelles, le ministre a relevé les efforts déployés pour la mobilisation des ressources hydrauliques, précisant que 88 pc des ressources ont été mobilisées alors que l'objectif ciblé d'ici la moitié de la prochaine décennie, est d'atteindre un taux de mobilisation de 95 pc. Il a annoncé qu'une station de dessalement de l'eau de mer sera implantée en 2012, à Djerba outre la programmation de stations similaires à Sfax et à Zarat (Gabès). En matière de périmètres irrigués, le ministre a indiqué que 405 mille hectares ont été dotés d'équipements d'irrigation, lesquels ont contribué au cours des cinq dernières années à 37 pc de la valeur de la production agricole nationale (compte non tenu du secteur de la pêche), 10 pc de la valeur des exportations nationales, 90 pc des besoins nationaux en légumes et 27 pc des emplois dans l'agriculture. M. Mansour a affirmé que le programme mis en place en 2010 vise à atteindre un taux d'utilisation des eaux usées de 50 pc d'ici 2014 dans certaines cultures ainsi que dans l'industrie et le tourisme et ce contre 30 pc actuellement. Le ministère, a-t-il dit, a entamé en collaboration avec le département de l'environnement et de développement durable l'élaboration d'un programme permettant de porter les superficies irriguées par des eaux usées à 19 mille hectares contre 11 mille hectares actuellement. S'agissant de la conservation des eaux et du sol, des interventions d'une valeur de 53 millions de dinars sont programmées dans ce domaine en 2010. Le ministre a affirmé, par ailleurs, que des études seront également menées dans le cadre du développement du Sahara concernant la création de 1000 hectares de périmètres irrigués à Tataouine. Il a en outre noté que la vulgarisation agricole demeure le maillon faible de l'agriculture tunisienne en raison de plusieurs facteurs dont le faible taux d'encadrement avec la présence d'un seul vulgarisateur pour 1050 agriculteurs. Outre le morcellement de la propriété. Il a ajouté que 2010 sera marquée par la généralisation de l'encadrement technique sur le terrain pour les activités prioritaires à travers des équipes techniques groupant notamment des chercheurs, des représentants de l'institut national des grandes cultures, de l'agence de vulgarisation et de formation agricole, des centres techniques, et des groupements professionnels. Concernant l'endettement du secteur, M. Abdessalem Mansour a fait savoir que le volume global des dettes agricoles auprès de l'ensemble des banques (sans compter les coopératives centrales) est estimé à 1760 millions de dinars pour près de 120 000 agriculteurs (23 pc du nombre total des agriculteurs dont 757 millions de dinars sont arrivés à terme). Ces dettes représentent un taux de 5,6 pc de l'ensemble des dettes des divers secteurs économiques. Il a indiqué que le chef de l'Etat a ordonné la mise en place de nouveaux mécanismes de financement du secteur agricole adaptés aux évolutions technologiques. Le ministère a entamé l'élaboration des axes de référence pour la réalisation d'une étude sur le crédit agricole, et ce, en collaboration avec les entreprises et les institutions spécialisées telles que la banque mondiale. En ce qui concerne l'investissement agricole, le ministre a relevé que son département a entamé, depuis début 2009, l'organisation de journées régionales pour la promotion de l'investissement privé dans le secteur agricole. Ces manifestations ont été organisées, jusqu'à ce jour dans 15 gouvernorats et ont permis d'identifier et de financer environ 950 projets moyennant des investissements estimés à 350 millions de dinars. Le ministre a indiqué que le programme de mise à niveau des exploitations agricoles touchera 150 exploitations sur une période de 3 ans au rythme de 50 par an au cours de la période 2010- 2012. Cette moyenne sera portée à 100 exploitations par an à partir de 2013. Pour ce qui est des grandes cultures, le ministre a précisé que les opérations d'ensemencement ont démarré sur une superficie de 800 000 hectares dont 75 000 hectares irrigués. Près de 288 000 quintaux de semences sélectionnées ont été mis à la disposition des services concernés, ils seront portés à 350 000 quintaux avant la fin de la campagne d'emblavage, a-t-il précisé. S'agissant de la campagne oléicole, M. Mansour a indiqué que les cueillettes et les opérations de transformation sont à leur début et que la récolte attendue cette saison est estimée à 160 000 tonnes, soit l'équivalent de celle enregistrée l'année dernière. L'objectif en matière d'exportation, a-t-il affirmé, consiste à exporter 120 000 tonnes tout en prenant en compte la conjoncture sur les marchés mondiaux. Le ministre a souligné, concernant le secteur de l'élevage, que celui-ci contribue à hauteur de 38 pc au Produit agricole brut (40 pc de viandes rouges, 30 pc de volailles et 24 pc de laitages) et emploie 40 pc de la main d'œuvre dans le secteur de l'agriculture et de la pêche. Il a précisé, à ce sujet, que la production de lait se poursuit d'une manière régulière et qu'aucune pénurie n'est enregistrée en ce produit de base. Cette production a atteint cette année, a-t-il dit, 1115 millions de litres contre 1010 millions en 2008. Evoquant le sujet du repos biologique, le ministre a indiqué que l'Institut national des sciences et technologies de la mer (INSTM) se penche actuellement sur l'évaluation scientifique des résultats de ce repos et que des indicateurs positifs ont été enregistrés concernant la régénération des réserves. Il a ajouté que 171 embarcations de pêche à la traine ont bénéficié d'aides financières dans le cadre du repos biologique moyennant un montant de 2,568 millions de dinars.