LE BARDO, 11 déc 2009 (TAP) - M. Abdessalem Mansour, ministre de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques, a affirmé, vendredi, que l'action sera axée au cours de l'année prochaine sur trois thèmes à savoir la mobilisation des ressources naturelles, l'amélioration de l'environnement général du secteur et la promotion des secteurs de production. Il a indiqué dans ses réponses aux interrogations des conseillers sur le budget du ministère pour l'année prochaine que la Tunisie qui a réussi à assurer ses besoins en eau jusqu'à fin 2030 engagera à partir de 2010 l'élaboration de nouvelles études sur les équilibres hydrauliques du pays à l'horizon 2050. Le ministre a ajouté qu'il sera procédé l'année prochaine à la généralisation de l'utilisation des nouvelles techniques d'économie d'eau goutte à goutte qui toucheraient au moins 200 mille hectares (ha) contre 120 mille ha actuellement, outre la création de 9940 ha de nouveaux périmètres irrigués. Concernant le couvert végétal et forestier il a fait savoir que celui-ci représente 13,04 pc de la superficie totale du pays, soit l'équivalent de un million 304 mille ha, l'objectif étant de porter ce taux à 16 pc en 2020. Il a rappelé que la Tunisie procède à l'augmentation de ce couvert à hauteur de 19 mille hectares par an, annonçant que l'année 2010 sera marquée par la réalisation de 5 réserves naturelles. Les efforts de conservation du sol et de lutte contre l'érosion ont permis, a-t-il dit, de réduire la superficie des terres menacées d'érosion de 4 millions d'ha en 1990 à 2,66 millions d'ha et que les programmes de lutte contre l'érosion auxquels l'Etat a alloué 725 millions de dinars ont permis d'augmenter de 50 pc la productivité des sols. Il a toutefois fait remarquer qu'en dépit de ces efforts 1,5 million d'ha des terres sont encore fortement menacées par l'érosion. M. Mansour a précisé que la vulgarisation et la formation agricole figurent parmi les points faibles de l'agriculture tunisienne. En effet, il n'y a qu'un seul vulgarisateur pour 1050 agriculteurs contre un vulgarisateur pour 150 agriculteurs en France et un formateur pour 70 formés dans le domaine agricole en Tunisie alors que cette proportion est d'un formateur pour 20 formés en France. Il a fait savoir que l'éparpillement de la propriété agricole a provoqué une baisse de la moyenne de la superficie des exploitations agricoles de 16 ha en 1960 à 10 ha en 2005, voire 6 ha en 2016 contre 25 ha en Espagne et 43 ha en France. Le ministre a déclaré que l'endettement du secteur agricole auprès des banques (sans tenir compte des sociétés de mutuelles centrales) a atteint la valeur de 1760 millions de dinars pour environ 120 mille agriculteurs (23 pc du total des agriculteurs) dont 757 millions de dinars venus à terme, précisant que ces dettes représentent 5,6 pc du total de la dette des différents secteurs économiques. Il a encore souligné que l'institut national des sciences et technologies de la mer (INSTM) se penche actuellement sur l'évaluation scientifique des résultats du repos biologique, rappelant l'existence d'indicateurs positifs à propos du renouvellement des réserves halieutiques dans les zones ou a été pratiquée la loi du repos biologique dans le cadre de laquelle 171 bateaux de pêche à la traîne ont bénéficié d'aides financières d'une valeur de 2,568 MD. Au sujet des perspectives de la nouvelle saison agricole, le ministre a rappelé qu'une production de 160 mille tonnes d'huile d'olive est prévue contre 200 mille tonne la saison écoulée, outre 19 millions de quintaux de céréales contre 25,3 millions de quintaux la saison dernière et 162 mille tonnes de dattes contre 145 mille tonnes la saison précédente. La Chambre des députés a ensuite adopté le projet du budget du ministère de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques.