KAIROUAN, 5 dec 2009 (TAP) - ''la juridiction à Kairouan et dans le Maghreb Islamique'' tel est le thème d'une conférence internationale organisée, samedi, dans la ville de Kairouan dans le cadre de la célébration de "Kairouan, capitale de la culture islamique en 2009", par le Centre des études juridiques et judiciaires en collaboration avec le ministère de la culture et de la sauvegarde du patrimoine et le ministère des affaires religieuses. Cette conférence a eu lieu en présence notamment de M. Bechir Tekkari, ministre de la justice et des droits de l'Homme, Cheikh Othmane Battikh, Mufti de la République, M. Abdulaziz Altwaijri, directeur général de l'organisation islamique pour l'éducation, les sciences et la culture (ISESCO) et Cheikh Ahmed Badreddine Hassoune, Mufti de la Syrie ainsi que d'un grand nombre des juges, de théologiens et d'universitaires. Les travaux ont porté sur plusieurs thèmes concernant notamment la naissance et la formation de l'école juridictionnelle de Kairouan, les spécificités de cette école, les jurisprudences et la vision moderniste de la juridiction de Kairouan. Présidant la séance d'ouverture de la conférence, M. Bechir Tekkari a mis en exergue le rayonnement des théologiens, savants, écrivains et poètes de Kairouan qui fut le premier berceau scientifique du Maghreb Islamique. Il a relevé que cette ville, devenue une destination préférée des savants, a été le point de départ du rite malékite, grâce à l'Imam Sahnoun qui a unifié les juridictions dans une cour unique. Après avoir souligné que la juridiction à Kairouan suivait le rites Malékite afin d'assurer l'unité et la cohésion du pays, le ministre a rappelé les multiples réformes introduites sur la juridiction tunisienne depuis l'indépendance et la mutation de qualité qu'elle a connue depuis le changement du 7 novembre, notamment en matière de protection des droits, de l'intégrité et de la liberté des individus et notamment la réforme constitutionnelle en vertu de la loi de Juin 2002. Il a affirmé que l'indépendance de la Justice est parmi les fondements du régime républicain, relevant le souci du président Zine El Abidine Ben Ali, président du conseil supérieur de la magistrature, de veiller à cette indépendance. Il a également souligné l'attention dont bénéficie le corps judiciaire de la part du Chef de l'Etat qui ne cesse de s'employer à promouvoir le système judiciaire et son adaptation aux mutations que connaît la société tunisienne. M. Tekkari a indiqué que des efforts sont déployés, actuellement, pour concrétiser le 2ème point du Programme présidentiel du prochain quinquennat ''ensemble, relevons les défis'' dans le but de consacrer les droits de l'homme et les valeurs de solidarité à travers notamment l'institution de nouveaux mécanismes pour la protection de l'enfant et la prise en considération de sa situation spéciale au cours des étapes de l'investigation, de l'instruction et du jugement. Au sujet de la formation scientifique du corps judiciaire, le ministre a rappelé la création de l'institut supérieur de la Magistrature en 1989 et de l'institut supérieur du barreau qui connaîtra en juin 2010 la sortie de sa première promotion d'avocats. De son côté, M. Abdulaziz Altwaijri, directeur général de l'ISESCO a exprimé ses remerciements et sa considération au président Zine El Abidine Ben Ali qui a assuré tout le soutien et l'appui pour garantir le succès de la manifestation "Kairouan capitale de la culture islamique". Il a indiqué que les thèmes évoqués au cours de cette conférence permettront aux spécialistes et chercheurs de tirer les enseignements adaptés à l'époque à travers l'expérience historique de la juridiction à Kairouan