TUNIS, 16 déc 2009 (TAP) - Les mesures décidées par le président Zine El Abidine Ben Ali, au cours du conseil ministériel du 20 novembre 2009 sur les perspectives de développement du secteur de l'industrie pharmaceutique nationale, ont été le thème du séminaire organisé, mercredi, par le ministère de la Santé publique et celui de l'Industrie, de l'Energie et des Petites et moyennes entreprises. Un grand nombre de professionnels et de représentants des sociétés tunisiennes et étrangères ont assisté à cette rencontre. Le séminaire a permis d'examiner les mesures présidentielles, d'identifier les principales problématiques que rencontre le secteur de l'industrie pharmaceutique, en Tunisie, et de leur rechercher les solutions adaptées. L'objectif étant de renforcer la place du secteur dans le tissu industriel tunisien et de conforter sa participation au volume des exportations. La rencontre a, en outre, examiné les perspectives de coopération industrielle et le partenariat entre les laboratoires tunisiens et étrangers. M. Mondher Zenaidi, ministre de la Santé publique, a expliqué qu'en plus des incitations encourageant l'investissement, la politique nationale dans le domaine de la promotion de l'industrie et des préparations pharmaceutiques comprend, aussi, la mise en place du cadre institutionnel et législatif adapté pour le développement du secteur et la garantie de la qualité du produit, conformément aux normes en vigueur dans les pays développés. Il a ajouté que l'action est orientée vers l'instauration des mesures et des normes spéciales aux règles de la fabrication rationnelle, à partir de l'importation des matières premières et jusqu'à la commercialisation des médicaments et leur consommation, en passant par les étapes de la production. En outre, des structures de contrôle et de surveillance seront mises en place pour s'assurer de la fiabilité des médicaments et de leur conformité aux normes, dans le domaine. Le ministre a, d'autre part, mis l'accent sur l'importance accordée au secteur pour la consolidation des bases de la sécurité sanitaire, en satisfaisant les besoins du pays en médicaments et vaccins, en valorisant la dimension économique du secteur de la santé, à travers la consolidation de la participation de l'industrie pharmaceutique nationale à l'investissement, l'exportation et l'emploi. Il a indiqué que les mesures décidées par le président de la République visent à augmenter la participation de la production nationale à la satisfaction des besoins locaux en médicaments de 49 pc, actuellement, à 60 pc, à l'horizon 2016. Elles ciblent, aussi, de quintupler les exportations du secteur pour atteindre 160 millions de dinars, au cours de la même période. En vue de réaliser ces objectifs, le chef de l'Etat a recommandé de promouvoir le système d'incitation adopté pour le secteur, de développer le partenariat entre les laboratoires tunisiens et étrangers, d'inciter les fournisseurs étrangers à installer des unités de production de médicaments originaux ou sous licence en Tunisie, de commercialiser les médicaments tunisiens sur les marchés extérieurs, d'aider les laboratoires nationaux pour la création d'unités de recherche et développement, ainsi que de développer les médicaments issus de la biotechnologie. En outre, le besoin s'est fait sentir de restructurer les unités de production de vaccins, de dynamiser les exportations, grâce à l'incitation des industriels tunisiens à la formation de groupements d'exportation, la réorganisation des structures d'intervention dans le secteur des médicaments au sein d'une structure commune permettant une meilleure adaptation à l'évolution dans ce domaine. Pour sa part, M. Afif Chelbi, ministre de l'Industrie, de l'Energie et des Petites et moyennes entreprises, a souligné l'importance du réexamen de certains aspects qui entravent le développement du secteur, notamment les procédures d'approvisionnement du marché et la politique des prix. Il a expliqué que, sur la base des mesures présidentielles relatives à la promotion du système d'incitation en cours, l'intention est de revenir au système de substitution des produits importés par des produits fabriqués localement. La révision de la politique des prix sera effectuée par une commission commune spécialisée qui sera chargé d'examiner les propositions de prix selon la qualité des médicaments, outre l'incitation à l'utilisation des médicaments génériques en vue de maîtriser les dépenses. M. Chelbi a ajouté que le gel des prix durant une période de plus de cinq ans a porté préjudice aux laboratoires nationaux et que la Pharmacie centrale de Tunisie a dépensé près de 41 millions de dinars à titre de compensations sur les médicaments dont 4,4 millions de dinars pour les médicaments importés. C'est un fait, aussi, que cette situation n'encourage pas l'investissement extérieur et entrave les projets nationaux de fabrication de nouveaux médicaments, en particulier ceux exigeant d'importants investissements. Il a, par ailleurs, insisté sur les larges perspectives qu'ouvre le secteur des médicaments issus de la biotechnologie, ce qui nécessite d'oeuvrer pour trouver les meilleures moyens et conceptions pour conforter ce secteur et tirer profit des grandes possibilités offertes, surtout que des médicaments de cette catégorie d'une valeur de 10 milliards de dollars vont perdre leur exclusivité, au cours des cinq prochaines années, et qu'il sera possible de les produire librement. Les travaux du séminaire ont permis de présenter les expériences de sociétés tunisiennes de fabrication de médicaments, des équipements médicaux, des sérums et des vaccins, ainsi que leurs stratégies pour consolider leur présence sur les marchés des médicaments, en Tunisie et à l'étranger. Le secteur compte, aujourd'hui, 43 entreprises industrielles dont 23 spécialisées dans la production des médicaments, 8 pour les équipements médicaux, 6 dans la production des médicaments vétérinaires. Ces entreprises emploient plus de 5 mille travailleurs. La valeur de la production a atteint 363 millions de dinars, en 2008, avec des prévisions pour 730 millions de dinars, à l'horizon 2016. De son côté, le volume de la production nationale de médicaments couvre 49 pc des besoins locaux, contre 7 pc seulement en 1987. Les investissements réalisés ont atteint 450 millions de dinars, contre 7 millions de dinars, en 1987. Quelque 22 entreprises du secteur ont adhéré au programme de mise à niveau, jusqu'à fin 2008, avec des investissements de l'ordre de 84 millions de dinars.