Youssef Chahed a limogé le ministre des affaires religieuses pour "non respect des règles de l'action gouvernementale". Dans son communiqué, la Présidence du gouvernement, a évoqué des" déclarations ayant attenté aux principes et constantes de la diplomatie tunisienne". Le ministre des affaires religieuses avait déclaré hier devant les députés, à la Commission des Droits et Libertés, que l'école wahhabite est l'une des rares écoles (avec l'école Hanbalite) qui prêchent l'apostasie (le takfir) et que le terrorisme en est historiquement issu. Le ministre a insisté sur le fait que ces propos n'étaient pas politiques mais étaient appuyés par des études scientifiques et académiques. Son ministère a d'ailleurs publié un communiqué quelques heures après pour rappeler que les relations entre la Tunisie et l'Arabie Saoudite étaient harmonieuses et qu'il respectait toutes les écoles islamiques. Mais aujourd'hui, la décision de Youssef Chahed est tombée : Abdejalil Ben Salem est limogé et l'intérim assuré par Ghazi Jeribi, ministre de la justice. Cette décision en a déplu à plus d'un et beaucoup l'ont interprétée comme une faiblesse de la part de l'Etat tunisien et y ont vu une diplomatie qui fait profil bas devant l'Arabie Saoudite. Un événement a vite vu le jour sur facebook, appelant à une manifestation de soutien au ministre limogé devant l'ambassade saoudienne à Tunis, affirmant que les propos de Ben Salem étaient clairs et qu'il avaient appelé à des réformes de l'école Wahhabite.