C'est le 10 décembre, le monde célèbre la déclaration universelle des droits de l'Homme. En Tunisie aussi nous célébrons cette journée mais dans quelles conditions ? Ghazi Mrabet, avocat et militant des droits humains s'interroge sur l'application de cette déclaration en Tunisie post 14 janvier : Aujourd'hui le 10 décembre 2016, le monde entier célèbre la déclaration universelle des droits de l'Homme. Beaucoup a été fait depuis 1948 en matière de respect des droits humains et des libertés publiques notamment dans notre pays. Il reste néanmoins une tonne de lois liberticides qui jettent chaque année en prison des milliers de citoyens. La loi 52 relative aux stupéfiants arrive en tête avec un prisonnier sur trois condamnés pour consommation ou détention de Zatla. 60% de ces prisonniers ont entre 18 et 29 ans. 52% des condamnés sont des récidivistes. La mesure de la grâce présidentielle devenue une tradition fréquente depuis la présidence de Marzouki qui a fait de toutes les fêtes nationales et religieuses une occasion pour libérer des centaines de condamnés. Depuis l'élection de BCE, ces occasions ont été limitées à quelques unes à un point qu'on ne sait plus si la fête du Mouled (12 décembre) ou de la révolution (17 décembre) par exemple connaîtront des grâces ou pas. On se souvient encore du 9 avril 2016 où aucun prisonnier ne fut libéré même si l'abrogation de la loi 52 a été une promesse électorale du candidat BCE. La police continue à traquer les jeunes, encore avant hier l'arrestation de deux jeunes de 18 ans et une fille de 19 ans. Les juges continuent à appliquer la loi et la société civile continue de son coté à demander son abrogation. Ceux qui nous gouvernent continuent dans leur immobilisme mélangé à de l'autisme et de la médiocrité. L'application de la peine capitale, des articles 227 bis, 230 du code pénal constitue une aberration quand on sait que BCE s'est fait élire sur un discours d'ouverture au progrès et à la modernité.