A la journée mondiale des femmes, l'association tunisienne des femmes Démocrates a trouvé le meilleur moyen de célébrer la femme, celui d'ériger un Tribunal Fictif pour défendre ses droits. Et même si les reproches qu'on peut faire à la société dans sa considération de la femme sont multiples, ce tribunal a choisi de focaliser sur « l'inégalité dans l'héritage ». Une allocution tonitruante de la présidente Yosra Frawes a inauguré la journée en parlant des combats des femmes dans le monde que ce soit pour l'IVG en Argentine, pour la démocratie au Soudan ou pour l'égalité dans l'héritage en Tunisie.Elle a rappelé l'exception tunisienne en matière des droits de l'homme et de la femme en rappelant Arwa la kairouanaise et Taher Haddad. Elle n'a pas su résister à la tentation de critiquer un certain parti d'inspiration islamique accusé de se positionner contre les droits de la femme et avec une volonté ferme de ne pas la considérer comme un partenaire paritaire de l'homme. Les membres du Tribunal, Pinar Selek de Turrquie, Rabiaa Nacri du Maroc, Mokhtar Trif, Omar Oueslati, Latifa Lakhdher et Khadija Cherif ainsi que leur présidente Hafidha Chekir ont été fiers de se présenter comme féministes invétérés pour plaider la cause des femmes. Les témoignages de femmes venant du Maroc, de Palestine, du Sénégal et de Mali se sont succédé par la suite pour relater des situations difficiles et désespérantes de femmes sous le joug d'une société patriarcale et enracinée dans une coutume injuste. Ce tribunal fictif fait connaitre la situation de la femme souvent opprimée, non pas à cause des lois ou de la législation mais à cause d'une mentalité figée dans des temps reclus. Devenir un pays démocratique dépasse le fait d'organiser des élections libres et justes mais il passe d'abord par le fait d'avoir un pays libre et qui reconnait les droits de l'homme et la femme à sa juste valeur.
