L'Association Tunisienne des Femmes Démocrates vient de réitérer son appui à l'initiative du président de la République à propos de l'égalité homme/femme dans l'héritage. Dans un communiqué, l'association rappelle le combat des femmes tunisiennes depuis mille ans « lorsque nos aïeules qui se sont levées contre la polygamie au moment où Kairouan était la capitale du pays», ainsi que le mouvement réformiste auquel l'une de nos femmes célèbres a contribué lors de l'élaboration de la Constitution de 1861, et enfin «les associations tunisiennes féminines et féministes qui se sont succédées depuis le début des années 1920». Elle soutient les dernières initiatives prises par les autorités publiques et en particulier celles prises au sommet de l'Etat lors de la célébration du soixante et unième anniversaire du Code du Statut Personnel, le 13 août 2017 : * Pour mettre fin à l'inégalité dans l'héritage, facteur de féminisation de la pauvreté et dont la symbolique « une femme vaut la moitié d'un homme » perpétue la domination patriarcale et ne tient pas compte des changements sociaux, de la participation des femmes à l'entretien de la famille et au développement économique et social. * Pour le retrait de la circulaire interdisant le mariage de la tunisienne musulmane avec un non musulman qui résulte de la même logique patriarcale selon laquelle la femme obéit à son mari et le suit, y compris dans sa religion et dont l'illégalité est manifeste en ce qu'elle contredit les droits au libre choix du conjoint et à la liberté de conscience. * La création par Décret présidentiel, d'une commission chargée d'élaborer les arguments en soutien de projets de modification des textes attentatoires aux libertés individuelles et à l'égalité, sous la Présidence de Bochra Bel Haj Hmida, et à laquelle nous souhaitons un plein succès dans ses travaux. 2. Elle condamne les campagnes de dénigrement d'origine wahhabite qui se sont abattues sur la Tunisie en rappelant que la Tunisie, dès le dix-huitième siècle, s'est dressée contre le wahhabisme lequel pare l'oppression patriarcale du vernis du sacré. 3. Remercie toutes les forces progressistes et réformistes à l'intérieur et à l'extérieur de la Tunisie qui nous soutiennent en ce moment crucial de notre histoire. Nous, tunisiennes, qui nous sommes élevées contre la dictature, avons arraché une constitution égalitaire et la levée des réserves à la Convention pour l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, sommes et resterons debout et vigilantes pour que nos droits et libertés deviennent effectifs. Parce que notre cause est juste, nous qui avons gagné les batailles de la parité, de l'égalité et de l'élimination des violences contre les femmes, gagnerons les batailles actuelles et futures contre l'oppression patriarcale quel que soit l'habit dont celle-ci se pare.
