Le président de la République Kaïs Saïed effectue ce lundi son premier voyage en Europe. Il sera reçu à Paris par le président Macron. Le point a édité un article écrit par Benoît Delmas qui relaye tous les détails de cette visite : ‘'Au menu : un entretien entre les deux délégations puis un autre, plus resserré entre les deux dirigeants. Le soir, un dîner officiel. Le lendemain, une visite à l'Institut du monde arabe. Kaïs Saïed devrait également rencontrer des Tunisiens de la diaspora particulièrement remontés contre l'augmentation soudaine des frais de passeport et autres à leur égard. Deux dossiers sont prioritaires : la Libye et l'aide à une Tunisie économiquement exsangue. Le premier dossier mobilise également Alger. La percée des Turcs dans la Tripolitaine et des Russes dans la Cyrénaïque a bouleversé la « sieste diplomatique occidentale » selon l'expression du chercheur Jalel Harchaoui. La France, en jouant sur les deux tableaux, soutenant le gouvernement reconnu par la communauté internationale tout en armant le maréchal Haftar qui voulait sa destruction, a des explications à fournir. L'ADN de la diplomatie tunisienne depuis la présidence Bourguiba repose sur la neutralité. On parle à tout le monde (excepté Israël), on ne prend pas position, on respecte le droit international. Le pays partage près de cinq cents kilomètres de frontière avec la Libye. Depuis l'année 2011, l'année des révolutions arabes, Tunis souffre de l'arrêt du commerce avec le voisin libyen. Elle a perdu plusieurs milliards tout en accueillant près de 800 000 réfugiés qui fuyaient la guerre en 2011. La Tunisie a payé un prix très élevé dans ce conflit qui semble sans fin et qui s'est internationalisé à outrance. Second gros dossier : le soutien financier de la France à la Tunisie. Des salves d'annonces sont dans les tuyaux. Il faut soutenir la jeune démocratie en ces moments de crise économique mondiale.''