Si les lundis matins sont souvent accompagnés d'une légère baisse de moral, ce lundi 18 janvier, appelé «Blue Monday», serait considéré comme le jour le plus déprimant de l'année. En Tunisie ce Blue Monday est bien spécial. Arrivé quelques jours après le 10ème de la révolution (bien décevant pour la majeure partie des Tunisiens) et après un confinement total pour lutter contre un coronavirus qui ne démord pas, il est accompagné de troubles et d'émeutes bien violentes dans tout le pays. Par ailleurs, notre constat face à la scène politique est encore plus décevant, balançant entre l'indifférence étonnante face à ce qui se passe dans les rues et un remaniement ministériel qui ne rime à rien sinon à satisfaire le bien-vouloir du chef de gouvernement et qu'on ne s'explique pas. Et on ne va pas attendre une journée mondiale de la déprime, pour battre des records nous-mêmes : La Tunisie est parmi les pays les plus déprimés, tristes, stressés, pessimistes et désespérés dans tous les indices de qualités de vie dans le monde. Mais il est effarent de constater que nous sommes capables d'aller encore plus loin avec le sentiment d'abattement. Pourtant, il y a dix ans le mois de janvier ramenait beaucoup d'espoirs aux jeunes Tunisiens et les invitait tellement fort à rêver d'un avenir radieux qu'il annonça le printemps avant l'heure. Espérons que ce n'était pas qu'un leurre et qu'on pourra voir bientôt une embellie pour les jours futurs de la Tunisie.