Dans une lettre adressée le 26 octobre au secrétaire d'Etat, Antony Blinken, deux sénateurs des Etats-Unis - James E. Risch et Robert Menendez - ont exprimé leur inquiétude concernant « la poursuite de l'érosion des institutions démocratiques en Tunisie». Ils ont également indiqué, que les actions du président Kaïs Saïed ne servent qu'à élargir ses pouvoirs, soulignant son échec quant à l'identification des véritables causes de la crise économique. Ils ont par ailleurs, appelé les institutions tunisiennes à coordonner avec leurs partenaires du G7 afin de conditionner leur assistance à des réformes démocratiques sans la moindre ambiguïté. Les deux sénateurs américains ont demandé l'imposition de sanctions « contre les entités engagées activement dans la corruption et l'affaiblissement de la stabilité économique et politique en Tunisie pour servir leurs propres intérêts ». Exprimant leurs préoccupations quant à l'octroi de pouvoirs élargis à Saied suite au référendum du 25 juillet, limitant ainsi la volonté du peuple tunisien. « Les Tunisiens font face, non seulement à une incertitude politique, mais aussi à une crise alimentaire, des taux d'inflation galopante et des conditions qui menacent la stabilité économique et politique tunisienne » peut-on-lire. La nouvelle loi électorale de Kais Saied figure parmi les points évoqués dans la lettre, représentant « un nouveau signe de dégradation de la démocratie en Tunisie, étant donné qu'elle diminue considérablement le rôle des partis politiques et crée des barrières déraisonnables qui empêchent l'opposition de présenter ses candidats ». Par ailleurs, les sénateurs ont appelé les membres du G7 à « unifier leurs positions et conditionner leur assistance à des réformes démocratiques claires, notamment la réinstallation d'un système judiciaire indépendant, la suppression des restrictions imposées aux partis politiques, la protection de la liberté de la presse et l'observation sans entrave des élections ». Estimant que l'érosion démocratique en Tunisie est due au fait que « de nombreux membres du G7 n'aient pas conditionné l'aide aux réformes démocratiques de la même manière que les Etats-Unis l'ont fait, a entraîné des messages contradictoires à Tunis ».