Une nuit de violences éclate en France à Moissac, une ville située dans le département de Tarn-et-Garonne, entre les 16 et 17 juillet 2023. Les conséquences de ces actes mènent un homme tunisien de 36 ans à comparaître devant le tribunal judiciaire de Montauban, le mardi 22 août. Cet individu, qui n'a ni domicile fixe ni papiers, ne maîtrise pas la langue française. La traductrice chargée de son cas éprouve parfois des difficultés à saisir ses propos, plongeant ainsi la juge dans un état d'incompréhension et l'obligeant à reformuler constamment les questions, sans toutefois obtenir de réponses claires. Les événements de cette soirée laissent supposer que cet homme aurait rendu visite de manière agressive, à trois reprises, au centre d'hébergement du 115. "Vous avez d'abord insisté en frappant à la porte d'entrée, alors que vous aviez été expulsé deux jours auparavant. La police municipale, alertée, est intervenue pour procéder à un contrôle", commence la présidente du tribunal. Il semble que son intention était de récupérer de l'argent qu'il prétendait avoir été volé parmi ses affaires laissées sur place. Après sa première visite, il est retourné sur les lieux muni d'une hachette pour s'en prendre à la porte d'entrée, laquelle présente treize impacts relevés par les techniciens de la gendarmerie. "Je n'étais pas encore tout à fait éveillé. J'avais consommé de l'alcool et des substances illicites", se défend le prévenu, avant de finalement reconnaître les faits. Toutefois, à l'arrivée des gendarmes, il s'était déjà éclipsé. Le dernier épisode survient vers 00h45. "Le gardien remarque une odeur d'essence sur le balcon arrière. Il vous aperçoit alors que vous êtes suspendu au balcon, en train de déverser un liquide et d'y mettre le feu. Heureusement, il réussit à éteindre les flammes en utilisant de l'eau trouvée dans la cuisine adjacente", poursuit la présidente. Les enregistrements de vidéosurveillance laissent penser que l'individu transportait de l'essence. Pendant sa garde à vue, le suspect prétend qu'il s'agissait de vodka. Lors de l'audience, il avance plutôt qu'il portait un pack de bières qui s'est brisé. Cet homme semble s'embourber dans ses mensonges. Finalement, il admet avoir cassé la porte et répandu de la vodka sur le balcon. Ce positionnement ne convainc guère l'avocate de la partie civile. "Il est revenu avec de l'essence dans l'intention de mettre le feu. Il y avait 28 personnes à l'intérieur du foyer ce soir-là. Heureusement que le gardien est intervenu, sachant qu'une fillette de trois ans se trouvait dans la pièce adjacente", affirme l'avocate.