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Meriem, coupable d'avoir été violée, la justice tunisienne finira-t-elle par dire 'NON' à l'impunité ?
Publié dans Tuniscope le 30 - 03 - 2014

Meriem Ben Mohamed sera encore une fois face à ses agresseurs demain, entre les mains de la justice tunisienne, soutenue certes par ses avocats, par les militants des droits humains, les féministes et par la société civile... mais rien ne dit que le verdict sera émis, ni qu'il sera à la hauteur de ses attentes.
Elle a eu le courage d'aller jusqu'au bout, on ne le dira jamais assez car, généralement, les victimes de viol se terrent dans le silence. Un silence de peur, de culpabilité, de fuite, parce que la société et même la justice ont souvent tendance à inverser les rôles et à rendre la victime coupable.
Meriem a choisi de défier le regard des autres et de faire face à ses bourreaux (3 policiers) afin de demander que justice soit faite. Par cet acte de courage, elle a réussi à transformer ce procès en une affaire d'opinion publique et à rappeler aux Tunisiens qu'ils sont TOUS concernés.
«Je pense que cette affaire est d'abord un héritage de l'idée que la police serait toute puissante, et que les agents des forces de l'ordre n'auraient rien à craindre quand ils se comportent eux-même en criminels. En vérité, il me semble que cette affaire est symptomatique de l'impunité qui a pu régner en Tunisie. Les tunisiennes et les tunisiens ont l'espoir que cette situation change, et ce procès est une chance de nouveau départ» Nous dit Me Martin Pradel, avocat de Meriem et membre de la FIDH.
Nous, Tunisiens, avons vécu des décennies de répression, dans un Etat policier dont les vestiges persistent et quand l'agresseur est cette même police qui est supposée protéger le citoyen, la justice se doit de trancher afin d'affirmer (ou non) le changement qu'il y a eu en Tunisie à travers la révolution, l'écriture de la constitution, les acquis des libertés d'expression, etc.
Le procès des 3 policiers, qui a failli être le procès de Meriem, accusée au départ d'atteinte aux bonnes mœurs, selon l'article 226 du code pénal tunisien, soulève deux questions importantes :
celle de l'impunité et celle du regard que la société porte sur les femmes et leurs corps.
Si demain les violeurs de Meriem ne sont pas condamnés, il s'agira non seulement d'une injustice mais d'une carte blanche pour tous les violeurs qui se sentiront à l'abri d'une condamnation. Meriem est determinée à se battre dignement pour elle et pour que l'histoire cesse de se répéter, contre toutes les violences faites aux femmes.
«Nous, nous sommes prêts à plaider, Meriem sera là et elle sera accompagnée de ses avocats, elle veut répondre aux questions que lui posera la cour... Ce qui est marquant, c'est sa détermination à refuser l'injustice qui lui a été faite» ajoute Me Pradel.
Le viol est un crime puni par la loi et la société tunisienne doit impérativement apprendre à le condamner et comprendre que l'atteinte portée aux femmes est une atteinte à la société entière.
Les femmes violées sont des victimes, elles ne sont pas en cause, ni elles ni leurs corps, elles n'ont pas provoqué le viol ni cherché à séduire le violeur. Toute victime a droit à une justice qui lui rend sa dignité, alors au nom de toutes les femmes tunisiennes, justice doit être faite pour Meriem.
Une campagne de soutien, à laquelle l'Association Tunisienne des Femmes Démocrates a appelé et qui a commencé sur la toile, continuera demain devant le tribunal de Bab Bnet.


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