Les 3 policiers violeurs de la jeune femme tunisienne, Meriem Ben Mohamed, devaient comparaître aujourd'hui devant le tribunal de première instance de Bab Bnet, mais l'un des 3 accusés a eu des problèmes de santé et le procès a dû être reporté au 13 février prochain. Un appel à sit-in a été lancé aujourd'hui, devant le tribunal mais la mobilisation n'était pas à la hauteur de ce procès symbole dans une Tunisie qui va vers la constitutionnalisation de l'égalité entre femmes et hommes et où malheureusement, les victimes de viol sont toujours considérées coupables. Me Emna Zahrouni, avocate de la défense et membre de l'ATFD, nous explique que la mobilisation n'était pas importante car le procès des blessés et martyrs de la révolution se déroulait en même temps au tribunal militaire et qu'une partie des militantes de l'ATFD (association tunisienne des femmes démocrates) ont dû s'y rendre. Elle a également déclaré que la défense a profité de ce report pour présenter au tribunal un rapport où elle formule certaines demandes comme l'ajustement de l'un des textes d'accusation où l'un des policiers est inculpé de racket seulement et non de viol. Me Martin Pardel, avocat au barreau de Paris qui représente aussi Meriem dans ce procès a quant à lui mis dans un contexte plus large l'acte de viol qui prive la victime de son statut d'être humain. Il a soutenu que justice doit être faite pour que la victime puisse réintégrer son rang humain et sa dignité. "La justice et le peuple tunisien doivent voir les choses en face et admettre qu'il y a eu viol", ajoute Me Pradel qui affirme qu'on ne peut tolérer l'impunité. L'avocat français de Meriem se dit confiant quant à l'issue du procès qui sera « ce que la Tunisie veut en faire ».