Alors que le couvre feu venait d'être instauré dans tout le pays, le président Beji Caied Essebsi a déclaré que certains journalistes et médias participaient à l'aggravation de la situation de crise dans le pays. Reporters sans frontières (RSF) dénonce ces accusations inquiétantes. Le président de la République tunisienne, Béji Caïd Essebsi a fustigé, lors d'une allocution prononcée le 22 janvier, le comportement de certains médias tunisiens et étrangers enclins, selon lui, à “amplifier le trouble dans le pays au lieu de participer à le calmer.” “Le ton utilisé par Beji Caied Essebsi pour sermonner les médias, et les accusations portées à leur encontre, sont extrêmement inquiétantes, déplore Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Les journalistes ne sont certainement pas à l'origine des contestations sociales dans le pays aujourd'hui. Invoquer ainsi leur responsabilité, c'est leur faire porter le poids d'une crise politique au moment même où l'exécutif devrait plutôt s'employer à défendre une liberté de la presse fragile dans le pays”. Pour rappel, la Tunisie figure à la 126ème place du Classement mondial de la liberté de la presse publié en 2015 par RSF.