Après la débandade et la débâcle vécue par le mouvement islamiste Ennahdha, lors des deux opérations électorales des présidentielles anticipées, aussi bien que des législatives, le président du parti Rached Ghannouchi, qui aurait déjà entamé des négociations en vue d'aboutir à la formation du prochain gouvernement, serait encore indécis quant à la « personnalité » à qui confier le poste de « Chef du gouvernement ». Certes, les consultations et discussions au sein du Conseil de la Choura se poursuivent, tant bien que mal, et les divergences n'ont pas tardé à revenir à la surface, sachant que les membres se retrouvent « divisés » vis-à-vis de toute proposition venant de l'intérieur du mouvement, comme par exemple la proposition de nommer Zied Laadhari à ce poste. Certains auraient même proposé Abdelkrim Harouni, le président actuel du Conseil de la Choura, d'autres espèrent voir en R. Ghannouchi le « Chef du gouvernement » adéquat, alors que Ghannouchi lui-même tend à assumer la responsabilité de « Président du Parlement », et de là tenir en mains pratiquement toutes les ficelles du pouvoir législatif. Mais le grand problème, c'est que le patron du mouvement Ennahdha, qui a été rudement déboussolé par la victoire de Kais Saïed, un scrutin qui n'avait pas été ni prévu et ni calculé, souhaiterait réellement faire « éviter » à son mouvement « toute responsabilité politique directe », et chercherait semble-t-il un « Chef de gouvernement pro-Karoui » ! Quant au président du parti Qalb Tounès, Nabil Karoui, cette défaite et les mésaventures vécues par lui durant l'élection présidentielle ne l'auraient probablement qu'endurci, tenant à devenir le Président de l'opposition au parlement. Attendons voir…