Une marche pacifique a été organisée, lundi, à Tunis, à l'appel du mouvement "Nidaa Tounes", de la voie démocratique et sociale et du parti républicain, pour dénoncer la violence politique dans le pays. Environ trois mille personnes ont pris part à cette manifestation qui a démarré depuis la statut d'Ibn Khaldoun jusqu'à l'avenue Bourguiba, au milieu d'un important dispositif de sécurité. Les participants, conduits par des dirigeants des partis de Nidaa Tounes, Al Massar et le parti républicain, ont brandi des pancartes dénonçant la violence politique et scandé des slogans appelant à la démission du ministre de l'Intérieur avant de se diriger vers l'avenue Mohamed V où ils ont été dispersés dans le calme. A cette occasion, la secrétaire générale du parti républicain Maya Jribi a plaidé en faveur de la dissolution des ligues de protection de la révolution dans les différentes régions du pays, les qualifiant de "bandes criminelles" qui transgressent la loi et agressent citoyens et les politiciens. Dans une déclaration à l'agence TAP, Mme Jribi a souligné que le décès de la première victime de la violence politique et les menaces de mort proférées à l'encontre des dirigeants politiques constituent un tournant dangereux. Elle a, d'autre part, appelé le ministre de l'Intérieur à démissionner, ajoutant qu'il est temps d'assurer la neutralité du ministère loin des calculs politiques et électoraux étriqués. De son côté, la constituante, Salma Baccar a dénoncé ce qu'elle a qualifié de langage de violence qui prévaut désormais dans la Tunisie post-révolutionnaire, appelant le gouvernement à assumer ses responsabilités à travers la prise des décisions nécessaires pour concrétiser les revendications du peuple. Sur un autre plan, le porte-parole officiel de Nidaa Tounes, Ridha Belhaj a exhorté les partis de la coalition gouvernementale à engager un dialogue national pour sortir le pays de la crise qu'il vit.