Lors d'une interview accordée dimanche soir à la chaine de télévision Nessma Tv, Béji Caïd Essebsi, ex-premier ministre et président du parti "Nidaa Tounes", a répondu avec toute l'aisance, l'éloquence et les ‘'tournures'' qu'on lui connait, aux questions qui lui ont été posées par les journalistes Sofiane Ben Hmida et Hamza Belloumi. De toute cette interview que la plus part d'entre vous a certainement suivie, nous avons voulu revenir sur les quelques recommandations faites par M. Essebsi. -Appel à Moncef Marzouki, président provisoire de la république, à accorder une grâce présidentielle aux personnes arrêtées à Siliana en avril 2011 et aux détenus suite aux derniers évènements en estimant que cette mesure pourrait contribuer à l'apaisement de la tension. -Appel au Gouvernement actuel à remettre sa démission et la formation d'un gouvernement restreint de compétences qui doit lui succéder, et non pas 60 ou 70, voire même 80 personnes, sachant que les ministères de souveraineté doivent revenir à des personnalités reconnues et indépendantes. -Appel aux Ministres de l'actuel gouvernement à ne pas prendre part aux prochaines élections, comme l'avait fait le gouvernement de transition en 2011. -Appel à l'Assemblée nationale constituante à revenir à sa fonction initiale, à savoir la rédaction de la future Constitution, car la Constituante doit achever son travail d'ici fin décembre 2012. -Appel à l'Assemblée nationale constituante à adopter la loi sur l'instance électorale, ainsi que la loi électorale, précisant que l'Instance Electorale qui a organisé les élections du 23 octobre 2011 a accompli sa mission avec succès, sous la direction de Kamel Jendoubi. -Exclusion des ex-responsables RCDistes : Loi dite d'immunisation de la révolution, dont un des articles mentionne l'exclusion des ex-responsables du RCD dissous de la vie politique (pour 10 ans) ne "passera pas" à l'Assemblée nationale constituante. L'exclusion des ex-responsables du RCD, "fond de commerce" du Congrès Pour la République (CPR) d'après Béji Caïd Essebsi, reviendrait à l'exclusion du peuple de son droit d'élire ceux qui le représentent. -Béji Caïd Essebsi a jugé que cette loi est faite sur-mesure pour lui, et n'aurait pas de conséquences négatives pour Nidaa Tounes, mais elle pourrait en revanche provoquer la fuite des Partenaires internationaux de la Tunisie, et serait un "scandale". -Appel à la dissolution des Ligues de protection de la révolution, et ce, afin de rétablir un climat que l'ex-premier ministre juge actuellement "mauvais". Le président de Nidaa Tounes a insisté sur le fait que le coordinateur régional défunt du parti à Tataouine, Lotfi Nagdh, a fait l'objet d'un lynchage de la part de membres de la Ligue de protection de la révolution. -Le président de Nidaa Tounes, a en outre assuré que ni son parti ni le Mouvement Ennahdha ne sont capables de diriger seuls la Tunisie. -Concurrence entre Nidaa Tounes et Ennahdha aux prochaines élections : Béji Caïd Essebsi a expliqué que le parti islamiste continuera à faire partie du paysage politique, mais ne doit pas s'accaparer le pouvoir. Dans le cas contraire, le risque de revenir à la situation du parti unique est grand.