Le local de l'Association des amis du cinéma et du théâtre du Kef (ACT) ayant été vandalisé, des adhérents de cette association et les artistes du groupe Fanni raghman anni (Mon art malgré moi) se sont rassemblés au cœur de la ville du Kef en portant les costumes du spectacle présenté par le groupe en hommage à Chokri Belaïd et intitulé Gatlouh (Ils l'ont assassiné). Ils voulaient protester contre le saccage du siège de l'ACT. Cette manifestation n'était pas du goût d'un groupe de salafistes qui ont agressé les artistes dans une volonté évidente de porter atteinte à la liberté d'expression et de création et de museler tous ceux dont les voix s'élèvent contre l'oubli du crime. Cette agression s'ajoute à la longue liste des actes de violence qui frappent les artistes, les journalistes, les universitaires et les blogueurs et qui connaissent une recrudescence inquiétante. L'ATDVU dénonce cette nouvelle agression perpétrée par des groupes de salafistes qui veulent asservir l'art à leur idéologie. Elle se déclare d'autant plus choquée que les autorités judiciaires en charge de l'affaire ont inversé les rôles : au lieu de poursuivre les agresseurs, elles ont traduit les artistes agressés devant le juge d'instruction, conformément à un scénario devenu coutumier, alléguant encore une fois de l'atteinte à la morale publique. Tout en se réjouissant de l'issue heureuse de l'affaire qui a vu la relaxe des artistes traduits devant le juge d'instruction, l'ATDVU dénonce le silence du Ministère public qui n'a retenu aucune charge contre les agresseurs. L'ATDVU appelle à nouveau les associations de défense des libertés académiques, de la liberté d'expression et de création à hâter la mise en place de la coalition pour les libertés en cours de constitution. Pour l'ATDVU La Présidente Rabâa Ben Achour-Abdelkéfi