La candidature, désormais officielle, de Rachid Kachana à la direction générale de l'Union des radio-télévisions arabes (ASBU) ne cesse de susciter les réactions les plus contradictoires et même les plus véhémentes. L'analyse faite à ce propos par M. Raouf Ben Rejeb, un ancien de la communication et du ministère des Affaires étrangères est intéressante et mérite d'être méditée et discutée. Il a bien accepté qu'elle soit publiée sur tunivisions.net. Nous l'en remercions. Voici son texte : « Le prochain directeur général de l'Union des radio-télévisions arabes (ASBU-Arab States Broadcasting Union) sera élu au cours de l'Assemblée générale qui se tiendra au Koweit en décembre prochain. Il succédera à M.Slah Maaoui qui achèvera à la fin de l'année son second et ultime mandat. La Tunisie a présenté la candidature de M. Rachid Kachana à ce poste occupé jusqu'ici par des hauts responsables tunisiens, tous anciens directeurs généraux de la Radio-télévision tunisienne, MM. Raouf Basti, Abdelhafidh Harguem et Slaheddine Maaoui. Le ministre des AE a confirmé cette nouvelle sur Watanya 1 hier. M. Kechana est un journaliste confirmé , cela ne fait pas de doute. Il a été le correpondant du journal londonien Al-Hayat à Tunis. Il a été aussi un militant politique qui a dirigé Al-Mawkif organe du PDP, le parti de Najib Chabbi. Mais à part son passage à Al-Jazeera où il s'occupait de la rédaction maghrébine mais sans jamais apparaître sur l'écran, il ne connaît rien à la radio et à la télévision et encore peu de choses aux questions techniques mais aussi diplomatiques qui sont le cœur du travail de l'ASBU. Il ne fait pas de doute pour les observateurs que cette candidature est pilotée par Qatar, ce qui n'est pas un atout mais plutôt un handicap. Car la réunion de tiendra à Koweit-City et ce pays n'est pas en bons termes avec Doha. Les autres pays du golfe l'Arabie saoudite en tête non plus. Ryiadh aurait promis son soutien à un candidat soudanais. L'Egypte qui assure la présidence de l'ASBU est l'ennemi juré du Qatar. Donc la candidature tunisienne n'a aucune chance d'aboutir. Cela fera un nouvel échec diplomatique de la Tunisie d'après 14 janvier. Nous avons déjà perdu l'ALECSO et à moins de présenter un candidat crédible nous risquons de perdre le secrétariat général de l'UMA. Car il ne suffit pas de présenter un candidat, il faut lui assurer les conditions de la réussite par une action de lobbying sur les plans diplomatique et auprès des organismes de R T membres. Mais à l'évidence ce ne sera pas le cas. Dommage. »