La littérature maghrébine de langue française vient de perdre une de ses figures les plus représentatives. Abdelwahab Meddeb est mort dans la nuit du mercredi à jeudi des suites d'une maladie inopinée et fatale. Il n'avait que 68 ans. France Culture, où il produisait, depuis 17 ans, l'émission "Culture d'islam", a annoncé la nouvelle avec un hommage du directeur de la station, Olivier Poivre-d'Arvor. Il était aussi le directeur de la revue Dédale. En 1979, c'est un grand roman, Talismano, qui a annoncé ses grandes qualités d'écrivain, une odyssée dans les rues de la Médina de Tunis, peut-on dire. Puis ce fut Fantasia, ensuite tous les autres : poèmes, traductions, théâtre, essais. Son livre "Instinct Soufy » sortira, finalement à titre posthume, à la fin du mois, avec une préface du professeur Christian Jambey. Né en 1946 dans une famille traditionnelle, conservatrice et pieuse, bon connaisseur du Coran qu'il commence à apprendre à quatre ans, Abdelwahab Meddeb entre à l'école franco-arabe de Tunis à six ans et s'éprend à quatorze de la littérature française. On peut dire que son destin de passeur est alors scellé, il le conduira jusqu'à son ultime destination. Nos sincères condoléances d'abord à son épouse et à sa fille, la journaliste Hind Meddeb, mais aussi à tous ses amis et aux amis de ses textes. Dieu ait son âme, c'était un intellectuel important.