Ahmed Jeribi est décédé jeune, très jeune même. Il est mort d'une crise cardiaque le Jeudi 9 Avril au Maroc, son pays d'exil loin de sa terre natale, de sa famille restée en Tunisie et de sa mère exilée en France. Forcé à l'exil au lendemain de la révolution, le fils unique de Saida Agrebi ne supportait pas l'éloignement des siens et souffrait du procès d'intention dont il a été victime bien qu'aucune charge n'a été retenue contre lui par la justice. Et d'ailleurs de son vivant, feu Ahmed Jeribi a toujours clamé son innocence et n'a cessé de dénoncer la vendetta politique dont il a été victime. Il paye sa filiation avec une mère dont le seul crime est d'appartenir à l'ancien régime. Chacun a son histoire et si beaucoup ont cherché à se démarquer de l'ancien régime et à se repentir pour pouvoir mener une vie paisible, la mère du défunt a toujours assumé ses choix idéologiques et implore les autorités actuelles à la juger non pas pour ses idées mais pour ses actes. Hospitalisée en France après la terrible nouvelle, Saida Agrebi veut rentrer en Tunisie pour accompagner son fils dans sa dernière demeure et réciter la Fatiha sur sa tombe. A bon entendeur