Dans l'euphorie de la révolution du printemps arabe, particulièrement celle de la Tunisie qui a démesurément réussi par rapport aux autres révolutions qui ont suivi, les éloges et les promesses de tendre la main à ce petit pays qu'est le nôtre ont fustigé de toutes parts et on a tous cru, sur le moment, que nous allions voir se remplir les caisses du trésor public et assister également à une ‘'ruée'' vers l'investissement de la part d'hommes d'affaires, de bailleurs de fonds et d'investisseurs étrangers. Mais, comme le dit si bien la citation tunisienne : Taret essikra we hadhrou el mdainiya ! Au fil des mois et après une période post-révolution de plus de 4 ans qui a vu se succéder 2 gouvernements de la Troïka qui n'ont fait qu'alourdir encore plus le fardeau déjà supporté par les tunisiens, on s'est confronté à beaucoup de facteurs négatifs à savoir plus de chômage, insécurité, terrorisme, assassinats politiques, une économie complètement à plat, des grèves interminables, des fermetures d'usines, une dépréciation répétitive du dinar, inflation et cherté de vie, etc… J'aimerai poser quand même une question : Où sont donc passées les promesses faites à la Tunisie par le G8 en 2011, à Deauville ? Rappelons que le prochain sommet du G8 se tiendra à Berlin au cours du mois de Juin 2015, et le Président de la République, Béji Caïd Essebsi, y assistera sur l'invitation de Mme Angela Merkel, chancelière et hôte du conclave, en tant que ‘'1er Président de la 2ème République Tunisienne'', élu démocratiquement cette fois-ci. Il va sans dire qu'à maintes reprises, B.C.E avait exprimé sa ‘'déception'' non pas seulement du G8, mais de l'Union Européenne, surtout que notre situation financière est jugée catastrophique par les experts et économistes, et la reprise de l'économie tunisienne reste tributaire de la ‘'volonté'' de nos partenaires et pays frères et amis de vouloir ‘'réellement'' ouvrir leurs coffres pour sauver ce pays pour lequel ils se sont levés et qu'ils ont longuement applaudis dans les instances internationales. Selon le député du Front Populaire à l'Assemblée des Représentants du Peuple, Mongi Rahoui, élu il y a quelques mois Président de la commission des finances au sein de l'ARP : "les besoins de financement équivalent grosso modo au budget annuel : il faut ajouter au déficit budgétaire estimé à 7 milliards de dinars, 12 milliards de déficit de la balance des paiements, 3,5 milliards de déficit des entreprises publiques, 6 milliards d'intérêts et principal de la dette et 1,2 milliard pour la recapitalisation des banques publiques, soit une trentaine de milliards de dinars". Je renouvelle donc ma question : Où sont donc passées les promesses faites par le G8 en 2011, à Deauville, sachant que ces promesses ont été faites en présence du Premier ministre Béji Caïd Essebsi et de son homologue égyptien Issam Charaf, qui étaient les deux invités exceptionnels du sommet de 2011, et ce en présence du secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa ? Le ‘'Partenariat de Deauville'', évoqué dans une ‘‘Déclaration du G8 sur les printemps arabes'', est un programme d'aide économique destiné, selon le G8, à la consolidation de ces nouvelles démocraties. Où est-il donc ce partenariat ? Je terminerai avec une citation de JRR Tolkien : ‘'Les faux espoirs sont plus dangereux que les craintes'', néanmoins il faudrait quand même reconnaître que les faux espoirs sont cruels, mais peut être pas aussi cruels que l'absence d'espoir.