Le cas de la compagnie aérienne tunisienne privée Syphax Airlines, reste une vraie énigme, surtout après la suspension subite dictée par une mesure prise à son encontre par l'IATA et l'obligeant de clouer ses avions au sol, provisoirement (ou définitivement, car personne n'en sait encore rien). Pourtant, il s'agit bien d'une compagnie tunisienne qui appartient à des tunisiens (à croire ce qu'on nous a toujours révélé) et qui emploie du personnel tunisien ! D'ailleurs, lors du questionnement du ministre du Transport M. Mahmoud Ben Romdhane, à l'Assemblée des Représentants du Peuple, au sujet des gros problèmes que rencontre la compagnie nationale TUNISAIR, je pensais que l'affaire Syphax Airlines allait être abordée, mais pas du tout, et cela m'a paru un peu étrange. Toutefois, j'ai tenu à revenir un peu en arrière, durant le mandat de M. Hamadi Jebali en tant que chef du 1er gouvernement de la Troïka, pour évoquer le programme ambitieux dont a parlé son PDG, M. Mohamed Frikha, particulièrement en ce qui concerne l'acquisition de 10 avions Airbus dont 6 A320 néo (nouvelle génération). Lors de la signature de l'accord avec Airbus, en présence de Hamadi Jebali et du ministre du Transport à l'époque, Abdelkrim Harouni, le PDG avait souligné que Syphax Airlines était la première compagnie en Afrique à obtenir ce genre d'avions qui offrent plus de confort aux passagers et qui consomment moins de Kérosène. Rappelons entre-autre que Syphax avait ouvert une ligne directe Tunis – Montréal, et devait ouvrir une seconde ligne Tunis – Pékin, vers la fin d'octobre 2014. Que s'est-il passé entre-temps ? Devant la situation actuelle d'incertitude, je me suis demandé si ce plan ambitieux n'était pas fortement appuyé en fait par le mouvement Ennahdha, quand ce dernier était au pouvoir, et qu'une fois que le mouvement islamiste fût vaincu par Nidaa Tounes, aux élections législatives et même à l'élection présidentielle, tout ce plan se serait écroulé, surtout après le différend qui survint entre Ennahdha et Mohamed Frikha qui s'était porté candidat à la présidentielle, et ce, malgré l'objection formulée par Rached Ghannouchi lui-même. Jusqu'à présent, on ne sait pas encore s'il s'agit bien d'un problème financier ou alors d'un problème purement politique qui aurait influé sur la situation financière de la compagnie !!! Selon un article publié sur Webdo, le 8 Août 2015, un collectif se serait formé et aurait décidé d'engager l'avocat Maître Chiheb Ghazouani pour poursuivre la compagnie aérienne Syphax Airlines, lequel aurait affirmé, selon la source indiquée, que ce collectif est constitué d'une centaine de personnes en majorité des passagers, mais aussi de petits actionnaires et du personnel de la compagnie. Par ailleurs, le site ‘'lapressenews'' y a également consacré un article, dans lequel il s'est posé les questions suivantes : Est-il normal qu'une compagnie aérienne renonce à ses responsabilités laissant des voyageurs sans réponse ? Qui va payer les pots cassés ? Serait-ce une leçon pour que nous apprenions à refaire confiance à nos compagnies nationales ? Une situation ambigüe, même s'il s'agit d'une compagnie privée, qui demande à être résolue d'une manière ou d'une autre, mais l'Etat tunisien ne peut rester ‘'sans mouvements'' face à cette situation, car le silence ne fait que développer la polémique et mener aux mouvements protestataires.