C'est avec émotion et fierté que nous nous inclinons devant la souffrance, la bravoure et le courage des jeunes kasserinois mais c'est aussi amertume et désolation que nous condamnons l'attentat contre la liberté de la presse dont est victime Mohamed Boughallab et cette campagne de dénigrement à son encontre par une partie de ces jeunes. C'est une véritable vendetta qui vise l'honneur d'un homme et son intégrité parce qu'il s'est exprimé sur l'état d'esprit de certains jeunes sans pour autant tomber dans la généralisation ni dans la stigmatisation. Connu pour son franc parler, Boughalleb, exerce la fonction d'éditorialiste dans une émission d'actualité à forte audience et force est de reconnaitre que ses propos sont parfois crus et durs mais n'est-ce pas son rôle d'analyser les situations, de décortiquer les évènements et de porter la voix de ses propres convictions en toute liberté. Connaissant l'homme et ayant fréquenté le journaliste, je peux affirmer qu'il est à mille lieues de cet état d'esprit réducteur de régionaliste primaire et que les accusations portées contre lui sont totalement injustifiées et infondées. C'est quelqu'un qui sait d'où il vient et qui a toujours revendiqué fièrement ses racines rurales, sources de courage et d'inspiration pour lui. Pur produit de l'ascenseur social, il veut démontrer à tous les jeunes de toutes les régions que seuls l'effort, le mérite, l'acharnement et le sacrifice sont les garants de la réussite et de l'accomplissement de soi. Lui, comme tous les jeunes kasserinois qui souffrent, il n'est pas né avec une cuillère d'argent dans la bouche et a dû souffrir pour terminer ses études et travailler. La retenue s'impose et il appartient à tous de tempérer les ardeurs des jeunes kasserinois pour leur expliquer que leur combat pour le travail est le combat de tous et l'appel à l'effort et au sacrifice n'est pas une insulte mais un stimulant pour avenir meilleur.