L'idée aurait semblé complètement absurde il y a juste quelques semaines. Ce n'est plus du tout le cas aujourd'hui et le réseau social Facebook, cher au cœur de nos concitoyens, pourrait se révéler plus puissant que le réseau sécuritaire Interpol. Nous savons que tous les fugitifs font l'objet d'un mandat d'arrêt en Tunisie et que la justice tunisienne a demandé et obtenu qu'Interpol émette un avis de recherche aux 187 pays membres pour localiser et arrêter le président déchu et six de ses proches en vue de leur extradition vers Tunis. Maintenant, tout le monde sait que, dans une telle situation, Interpol a beau avoir un nom prestigieux, elle peut demander et redemander l'arrêt et l'extradition de cette clique, cela restera quand même de l'ordre de la paperasse. Le vrai passage à l'acte dépendra intimement du bon vouloir des pays hôtes. Ils peuvent les garder à l'infini sans que rien ne les oblige à donner suite au mandat d'Interpol. Pour sortir de l'impasse, il reste le niveau politique. Mais là aussi, on peut entrer dans une zone de tergiversations pour des années et, qui plus est, sans garantie réelle d'aboutissement. Et voici que l'on se met presque automatiquement à penser à Facebook avec son nouveau statut d'arme révolutionnaire! Imaginons juste une seconde la communauté des facebookers tunisiens parmi les jeunes qui ont mené la bataille de Facebook qui a pesé lourd dans les causes de chute de l'ancien régime... Imaginons une seconde qu'ils soient en bonnes relations avec les Facebookers saoudiens... Imaginons une seconde qu'une solidarité virtuelle s'installe entre eux... Personne n'aime ouvrir les boîtes de Pandore et Ben Ali et compagnie ne pèseront certainement pas lourd devant la stabilité céans.