De près de 14% au bout d'une année, la part de marché d'Orange Tunisie sur le segment de la téléphonie mobile pourrait passer à 30% -la «fair-share» du troisième opérateur, d'après son directeur général. Pour cela, Thierry Marigny juge nécessaire la baisse du prix de la terminaison d'appel. Un an déjà qu'Orange a débarqué en Tunisie comme troisième opérateur télécom et premier à introduire la 3G sur le marché. Pour les dirigeants d'Orange Tunisie, le bilan de cette première année d'activité est, selon la formule consacrée, «globalement» positif. D'après son directeur général, Thierry Marigny, le troisième opérateur de téléphone mobile, entrée sur le marché en mai 2010, «est en train d'atteindre le million de clients mobile voix et clé-, Internet et ADSL», avec une part de marché se situant «autour de 14%». Une performance d'autant plus importante et significative, aux yeux du patron d'Orange Tunisie, que ce troisième opérateur débarque sur le marché «neuf ans après le second, dans un pays de 10 millions d'habitants». Raison pour laquelle, l'implantation d'Orange en Tunisie représentait «un vrai challenge», qu'il n'était pas évident de remporter. Car, durant ces années, les concurrents «ont bien travaillé». Malgré cela, Orange Tunisie a donc pu se faire une place au soleil. Son directeur général n'est pas peu fier que la filiale tunisienne d'Orange ait des prix «moins chers que ceux des autres et notamment le tarif le moins cher du pays 80 millimes la minute- pour les jeunes». En outre, le bonus surconsommation, lancé depuis le début, est «largement le plus généreux». Et si Thierry Marigny est fier, c'est parce qu'Orange Tunisie est en train de jouer son «rôle de troisième opérateur qui est de faire baisser les prix». Mais «pour que les prix continuent à baisser, il faut que la terminaison d'appel baisse. Or, elle ne baisse pas en Tunisie». Le DG d'Orange Tunisie voit dans cette absence de baisse une «protection de Tunisie Télécom et de Tunisiana». Dans un marché de dix millions d'habitants, un troisième opérateur, arrivé neuf ans après le second, «ne pourrait pas baisser davantage les prix si on n'a pas une réglementation un tout petit peu plus libérale, car on est au taquet», souligne M. Marigny. Une telle libéralisation est sans nul doute nécessaire pour permettre à Orange Tunisie d'atteindre sa «fair-share» qu'il estime à «un bon 30%. C'est quelque chose de crédible dans l'environnement actuel mais qui ne va pas être facile». Toutefois, les prochaines grandes étapes sont également «fortement liées à l'application des termes de notre licence», et notamment la mise en uvre du dégroupage, affirme le patron d'Orange Tunisie. «Le fait qu'on puisse avoir un ADSL et un réseau fixe propres est essentiel», souligne-t-il. En faisant remarquer que «cela fait 18 mois qu'on attend cela» et que «l'instance de réglementation n'a rien fait durant cette période sur ce sujet. Le ministère a été particulièrement passif sur cette histoire. Donc, si on peut enfin avancer dans ce domaine, nous pourrons aider à cette expansion forte de l'ADSL», clame Thierry Marigny.