La Cité des Sciences accueillera, le samedi 21 mai 2011, dans un moment décisif de la période post-révolutionnaire, à deux mois des élections de la constituante, le forum tuniso-français de la société civile, dont l'un des objectifs majeurs est de favoriser le réseautage des associations et organisations non gouvernementales (ONG) des deux rives de la méditerranée, d'initier le transfert des expertises, d'encourager le partage des valeurs, de stimuler les projets communs et de promouvoir l'échange d'expériences. A l'origine de cette manifestation, des associations tunisiennes (collectif Randet, Sawty, ENDA Inter-Arabe, Amal), engagées activement en faveur de la liberté d'expression et de la solidarité sociale, liées aussi à la thématique de l'environnement, de la citoyenneté, de la femme et de sa santé et du microcrédit dans le milieu rural, en partenariat avec l'Institut français de coopération (IFC) et l'Agence française de développement (AFD). Tout au long de la journée du samedi 21 mai 2011, parallèlement aux ateliers, qui porteront les débats, les préoccupations, les ambitions et les interrogations des militants associatifs des deux pays, des stands seront aménagés afin de permettre aux institutions publiques tunisiennes et françaises, aux ONG, aux bailleurs de fonds et aux entreprises de présenter leurs visions, leurs projets et leurs actions dans un contexte régional et international en mutation. Il s'agit de renforcer le réseau associatif militant au niveau de la Méditerranée. Afin de renforcer, affirme Zine El Abidine Ben Aissa, porte-parole du collectif Randet, les notions de la bonne gouvernance, de lutter efficacement contre l'économie prédatrice, de favoriser la reconversion écologique des industries polluantes, d'humaniser les forces du marché et d'uvrer, d'une manière durable, dans le domaine de la protection de la nature. D'après le programme de la manifestation, c'est Iyadh Ben Achour, président de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique, qui donnera le coup d'envoi des travaux des différents ateliers. A cette occasion, nous dit-on, il mettra l'accent sur l'importance du travail de terrain des membres de la société civile, le rôle des associations dans le processus démocratique en cours dans le pays et la mission historique de la jeunesse tunisienne dans l'enracinement des valeurs universelles, liées à la tolérance, aux droits de l'homme, à l'alternance politique et au respect de la différence. A la fin de la journée, les conclusions et les recommandations de ce forum tuniso-français seront, à n'en pas douter, à la mesure des défis et des attentes de tous ceux qui sont épris de paix, de stabilité et de justice sociale. «On ne peut s'appuyer que sur ceux qui vous résistent», disait Talleyrand. L'organisation de ce forum est en quelque sorte un hommage, nous dit un responsable de l'Agence française de développement, à la société civile tunisienne, aux acteurs privés et publics, qui ont réussi, durant deux décades, à se préserver des méandres de la politique politicienne, des compromissions et de l'avilissement.