Notre vénérable Premier ministre (du Gouvernement transitoire), dit-on, ne serait pas contre une énième carrière politique après la Constituante. C'est The New York Times qui le relate. Mais, aussi, il serait, dit-on, démissionnaire de tout poste et ne se voyant plus que comme ''un observateur attentif'' de la vie politique. C'est la rumeur qui le certifie. C'est assez rigolo que ce brouillard entretenu par on ne sait qui sur l'avenir de Béji Caïd Essebsi alors que nous devons tout simplement nous rappeler que ce n'est pas seulement lui mais tous les membres du Gouvernement provisoire qui se sont formellement engagés, au moment d'assumer leurs charges de salut public, à ne pas briguer de mandat après la Constituante. Certains ont eu l'honnêteté de partir sitôt qu'ils se sont bien imprégnés du principe que leur dévotion à ce Gouvernement ne leur permettait pas de viser plus loin. On se dit, par conséquent, que si BCE caressait, d'une manière ou d'une autre, un avenir politique, il aurait dû faire ses adieux à cette chose transitoire depuis des mois. Simple question d'honnêteté politique... si un tel concept existe vraiment. De toutes les manières, BCE ne stoppera certainement pas son élan le 24 octobre, au lendemain des élections de la Constituante car, continuité de l'Etat oblige, il faut bien comprendre que la passation de pouvoir ne se déroulera pas en moins de trois mois dans le meilleur des cas. Il faut compter pas moins de quatre semaines pour que la nouvelle Assemblée s'installe et élise son président et les deux vice-présidents ainsi que les présidents des Commissions. Techniquement, certes, cela pourrait se dérouler en une seule séance mais, sincèrement, vous croyez que tous ces politiciens tout neufs (et les neufs faits avec du vieux) vont immédiatement s'entendre comme larrons en foire et nous faire gagner du temps alors qu'ils en sont aujourd'hui à se jeter toutes sortes d'accusations et même à se déchirer les affiches les uns les autres? Après, il faut compter encore plusieurs semaines pour que l'Assemblée décide de la liste du nouveau Gouvernement qui remplace l'équipe BCE puis que se fasse le passage concret du pouvoir entre le Gouvernement transitoire et les nouveaux venus! Tant de détails qui font dire à certains que BCE pourrait apporter quelque chose à la nouvelle Tunisie avec sa longue expérience et son statut de disciple de Bourguiba-le-renard mais surtout pour rassurer les foules sur un semblant de stabilité. Alors, vraisemblablement, selon eux, BCE ne partira pas de sitôt!