Les panélistes et les convives de la première journée de cette 26ème Session des Journées de l'Entreprise, organisée à Port El Kantaoui, à Sousse du 9 au 10 décembre 2011, ont eu droit, pendant la soirée, à une réception dinatoire en présence de Hamadi Jébali, secrétaire général du mouvement Ennahdha et candidat de la Troïka (Ettakatol, CPR, Ennahdha) au poste de Premier ministre du gouvernement issu de l'Assemblée Constituante. L'atmosphère était bon enfant. L'organisation faisait belle figure. Les cercles de discussion relançaient toutes les hypothèses. De partout, on suppute. Soupèse. Guette. Dissèque les silences. Les confidences. Les augures. Se laisse porter par le courant. Les palpitations. Les remous de l'opinion. Les murmures des antichambres. Soudain, Hamadi Jébali fait son apparition. En vedette. Descendant lentement l'escalier. Sourire en bandoulière. En compagnie d'Othman Jnaih, ex-patron de l'Etoile Sportive du Sahel. Et de Chakib Nouira, président de l'Institut arabe des chefs d'entreprise (IACE). Apparemment, me dit un confrère éberlué, les notables étaient là pour servir les événements. Et les destins qui se préparent. Qu'à cela ne tienne! Tout le monde se prête bien volontiers à la séance photo. À la chorale. Aux chants des petits enfants. Habillés en djellaba pour la circonstance. Ce qui a conduit les uns et les autres à la médisance. A des commérages. A des dénigrements. Cela dit, le futur locataire du Palais de La Kasbah était aux anges. Il ramasse les poignés de main par brassés comme on empile les bulletins de vote. S'adressant au public, il rend tout d'abord hommage au travail studieux et académique, dit-il, de l'IACE, appelle les hommes d'affaires tunisiens à la confiance, annonce les grandes lignes du programme économique de son mouvement, réaffirme l'engagement des nahdhaouis en faveur des libertés publiques et individuelles et cherche à rassurer l'assistance, inquiète quand même de voir les élus de l'Assemblée Constituante s'embourber dans les palabres et les détails des articles de loi pendant que la crise lamine ce qui reste des liens sociaux. «En dépit d'une conjoncture économique de plus en plus difficile et morose, les Tunisiens doivent continuer à serrer les rangs, à défendre les acquis de la révolution, à exalter les courages, à sanctifier l'effort, à cimenter les résolutions et à éviter les blocages», déclare Hamadi Jébali, pour qui la Tunisie nouvelle doit siffler la fin de l'archaïsme étatique, abandonner la bigoterie ultralibérale et renouer avec les bienfaits d'un capitalisme alternatif, fondé sur la puissance de l'épargne, la mobilité sociale, les valeurs du progrès et la vitalité démocratique des classes moyennes.