Une nouvelle identité visuelle pour le parti Ennahdha c'est aussi une manière de dire que le parti se fait à l'évolution qui s'opère dans le monde et est à l'écoute du pouls d'une société avide de changements. Sauf que là, le secrétaire général d'Ennahdha précise que cette rencontre est purement culturelle ! Soit. Et comme tout est culture, ou presque, il était question de prouver qu'Ennahdha développe la culture de la communication, en nous montrant l'art et la manière. Et comment ! On dépêche un jeune communicateur qui donne un exposé en arabe et en français (quoique bourré de fautes). Celui-ci montre point par point les phases de préparation de cette nouvelle identité visuelle « On doit se démarquer des autres partis qui deviennent assez nombreux. En plus Ennahdha veut communiquer avec les jeunes. Autant être porteur de leurs valeurs et de leurs aspirations aux changements. » avance-t-il.
Une colombe, une étoile et un olivier
L'identité visuelle du parti telle qu'elle a été présentée par ce jeune nahdhaoui, nous renvoie à l'image d'une colombe dirigée vers le haut se préparant au décollage, complétée d'une branche d'olivier symbolisant paix et prospérité. Le tout forme un cercle étreignant une étoile, illustrant les cinq préceptes de l'Islam. Les couleurs laissent parler un camaïeu de couleur bleu rappelant le ciel bleu et la couleur pure et cristalline de l'océan se mariant à la couleur rouge sang de notre drapeau national. Il y a lieu de remarquer que malgré la portée symbolique de ce logo il est un peu trop chargé pour être facilement assimilé tout comme c'est le cas souvent de certains propos tenus par les dirigeants du parti. A commencer par cette nouvelle orientation du parti où l'on remarque, pantois, la présence d'une femme non voilée placée à la tribune. « Est-ce une image de façade ou est-ce le signe avant-coureur d'un changement qui concerne aussi bien le fond que la forme ? » demande le journal Le Temps- Hammadi Jébali qui y répond souligne qu' Ennahdha est avant toutes choses « un parti civil». « Le voile est un choix personnel et on croit aux libertés individuelles et collectives. Même un père ne doit pas imposer à sa fille le Hijab. » fait remarquer notre interlocuteur. Et même si le secrétaire général du parti a insisté sur le fait que le politique est absent de cette rencontre, cela n'a pas empêché les journalistes présents de lui poser quelques questions portant notamment sur le financement d'Ennahdha dont les ressources sont nettement supérieures à d'autres partis fragilisés de par leur manque de moyens matériels à déployer. Hammadi Jébali invoque pour cela le fait que son parti retire sa légitimité dans le militantisme de sa base où 30 000 nahdhaouis ont été réprimés, opprimés et persécutés à souhait de par le passé. Côté financement du parti, Jébali se dit non obligé de présenter des justificatifs en ce sens, puisque les autres partis ne le font pas. « Il faut demander des comptes à tous les partis. Dans ce cas je le ferais volontiers.» dit-il. Autre question qui dérange ? Il y en a bien entendu. Cette fois-ci cela concerne la campagne menée par certains partisans d'Ennahdha contre tous ceux qui critiquent leur parti sur Facebook. Hamadi Jébali en bon orateur, a pu encore une fois tirer son épingle du jeu. « Ces internautes qui traitent de mécréants ceux qui désapprouvent Ennahdha ne représentent en rien les valeurs de notre parti qui se veut à l'écoute de toutes les critiques. On peut se tromper et rectifier le tir. On n'est pas des anges.»dit-il. Au diable les préjugés. Et sans pour autant en émettre un, le parti Ennahdha semble donner un discours qui se veut au diapason mais jusque-là il n'est pas assez convaincant. Mona BEN GAMRA daassi [email protected] sihem [email protected] andalib [email protected] james-tk [email protected] daassi [email protected]