Comme à l'accoutumée, le saint mois de Ramadan 2010 qui rythme notre vie, ces jours ci, est ponctué d'un riche programme d'activités religieuses qui fournissent aux fidèles une occasion renouvelée d'aller à la redécouverte du sens profond du message coranique. A cet égard, un spécialiste nous a dit qu'il est vrai que le fondement de l'enseignement coranique est l'adoration et la crainte de Dieu Unique et Tout Puissant, mais le but suprême de cette adoration et de cette crainte de Dieu est d'inciter les hommes et les fidèles à être droits dans leur comportement. Aussi, la droiture est considérée par le message coranique comme étant la voie du salut ici bas et dans l'au-delà. Et c'est dans cet esprit que le message coranique stigmatise l'arrogance, l'orgueil, l'excès et tous les écarts de conduite propres à détruire la cohésion, l'harmonie, et à faire du tort, à l'instar de la médisance (namima en arabe) qui consiste à dire du mal des autres. De nombreux versets coraniques et divers propos du prophète Mohamed mettent en garde contre les méfaits de la médisance largement utilisée par les mécréants, au début de la Révélation, pour nuire au prophète Mohamed et se moquer de l'Islam et des premiers croyants. Un commentateur rappelle que la discorde, fille de la médisance, a été qualifiée par le Coran de ‘'pire que le meurtre''. Un autre verset coranique compare le médisant à quelqu'un qui mange la chair de son frère vivant. Formes extrêmement graves Aussi, les gens portent-ils la médisance en horreur, à telle enseigne qu'en demandant à quelques citoyens leur avis à ce sujet, leur première réaction était comme s'ils s'étaient trouvé en face de quelque chose d'horrible et de diabolique. ‘'Que Dieu nous garde de la médisance et des médisants, ont-ils répondu. ‘'Comme tout le monde le sait, la médisance est à l'origine de beaucoup de discordes familiales, a noté l'un d'eux. Elle est aussi largement répandue en milieu professionnel et envenime, souvent, les relations entre les collègues du travail. En disant du mal de ses camarades, le médisant espère obtenir quelques faveurs auprès de ses supérieurs dont certains sont influençables, notamment, lorsque la médisance est, savamment, mélangée de flatterie. Le spécialiste interrogé a fait remarquer que tout en condamnant la médisance, les gens ont tendance à limiter cet écart de conduite au colportage anodin des mensonges et des rumeurs fallacieuses aux dépens des autres, alors qu'elle peut revêtir des formes extrêmement graves comme la diffamation qui est punie par la loi, tandis que la médisance, au sens commun et ordinaire, est regardée comme un écart de conduite à éviter. Mais, quand elle engendre la discorde, assimilée au meurtre par la religion, elle devient punissable, aux yeux de la religion, également. Notre interlocuteur a mis l'accent, dans ce contexte, sur le bien fondé du texte de loi adopté, dernièrement, en Tunisie, afin de rendre punissables les allégations mensongères destinées à nuire à l'économie nationale, en assimilant de pareilles allégations au crime. ‘'De telles allégations relèvent de la diffamation et constituent, réellement, un crime économique, a- t-il souligné, ajoutant qu'il aurait aimé voir de tels sujets d'ordre social et moral, occuper une place plus importante dans les causeries religieuses à l'occasion du mois de Ramadan. ‘' Contrairement à ce que certains pensent et disent, au nom du principe de séparation du spirituel et du temporel, le droit positif et la religion se complètent et se rencontrent, pratiquement, sur tous les points , a-t-il dit, à condition de savoir trouver le lien profond qui les unit.''