Moncef Marzouki : je ne suis pas responsable de la crise migratoire    Tunisie : appel à la solidarité mondiale contre les crimes sionistes    La montée du BCM en Pro A : une trace de la transformation réussie de Mohsen Sfaxi    Les Bahamas reconnaissent l'Etat de Palestine    Décès du journaliste Ali Jeridi    Tunisie – La responsable de l'organisation « Tunisie terre d'asile» maintenue en détention préventive    Tunisie – Ben Arous : Démantèlement d'un réseau de falsification de monnaie étrangère    Le Dessalement d'eau de mer en Tunisie : Un remède cher à la crise de l'eau    Le mois d'Avril 2024 marque un nouveau record de chaleur mondial    Kais Saied rencontre le ministre des affaires étrangères de Bahreïn    Lancement du projet photovoltaïque de Kairouan (100 MW), et signature des accords des projets de Gafsa (100 MW) et de Tataouine (200 MW)    JO-2024 : arrivée de la flamme olympique au large de Marseille    12 morts et 445 blessés dans différents accidents    Blessé, le nageur tunisien Ahmed Ayoub Hafnaoui est forfait pour les JO 2024    Championnats arabes d'athlétisme des jeunes : Le Tunisien Ryane Cherni médaillé d'or    AstraZeneca retire son vaccin ? Voici les raisons    El Teatro : La pièce "2034 : une modeste proposition" , une pièce satirique et cinglante    Près de 30 % des hôtels tunisiens sont fermés    Décision historique de Biden : il ferme le robinet, pas de bombes pour Israël…    Bouderbala: La Tunisie a traité les migrants subsahariens conformément au droit humanitaire    Tourisme alternatif en Tunisie | Trois questions à… Houssem Ben Azouz, Président de la Fédération Interprofessionnelle du Tourisme Tunisien : «Notre pays a le privilège d'offrir une grande diversité de paysages et d'expériences»    La troupe "Mâlouf Tunisien Paris" en concert le 11 mai à Paris    Youssef Tarchoun : nous voulons créer une commission dédiée au dossier de la migration clandestine    Echos monde    La disparition d'Issam Chaouali lors du match PSG-Dortmund enfin résolue    La Bourse de Tunis, première entreprise tunisienne certifiée ISO 22301    Héla Jaballah : l'ARP a demandé une plénière en présence de Ahmed Hachani afin d'étudier la question migratoire    CONDOLEANCES : Radhia HEDFI    Blé dur – Aux champs de multiplication de semences «SaragoOlla» et «Iride» à Béjà : On récolte beaucoup plus que l'on sème !    Des sanctions sévères contre les pèlerins sans permis    Monoprix Tunisie : Découvrez tout Monoprix en une seule application    Le Ballon d'Or de Maradona en vente aux enchères    Jabir Ibn Hayyan: Le «père de la chimie expérimentale»    Retour sur «Danse pour tous» au Théâtre de l'Opéra de Tunis à l'occasion de la Journée internationale de la Danse : 10 heures de danse non-stop    Hommage posthume au précurseur de l'art abstrait en Tunisie, Néjib Belkhoja : Synthèse entre architecture et calligraphie arabe    «Goodbye Julia» de Mohamed Kordofani, actuellement sur nos écrans : Histoire intime pour un Soudan électrique    Au fait du jour | La guerre de cent ans !    Baisse de de plus 18% du nombre de migrants irréguliers tunisiens arrivés en Italie    EGSG se replace en play-out : La victoire qui ravive la flamme    Une épine au pied    Démarrage aujourd'hui des épreuves du bac blanc    Le commandant Ahlem Douzi remporte le prix "Trailblazer", elle a été choisie parmi 100 femmes onusiennes    Météo de ce mercredi    Républicains américains prêts à sanctionner la CPI pour défendre Israël    La Cinémathèque Tunisienne propose le cycle "Comédies populaires" du 7 au 15 mai (Programme)    Emigration irrégulière : La Tunisie à la croisée des chemins    Tunisie Telecom partenaire du festival Gabes Cinéma Fen s'associe à l'action «Cinematdour» (Vidéo)    La Kabylie est-elle devenue un nouvel Etat indépendant ? Non    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Tunisie - France: Détermination à tirer un trait sur le passé
Publié dans WMC actualités le 04 - 01 - 2012

Pourtant, les relations tuniso-françaises s'étaient nettement améliorées après les élections de la Constituante et la victoire du parti Ennahdha. M. Juppé avait même déclaré sur les ondes de la radio française Europe 1 «faire confiance aux responsables du parti islamiste Ennahdha… et disposé à travailler avec eux», rappelant que leur attachement au respect «des principes démocratiques» et au statut de la femme qu'ils entendent «même améliorer», était de nature à rassurer. «Pourquoi ne les croirais-je pas?», avait-t-il dit (6 novembre 2011).
Seulement, les rapports entre les deux pays ont dégénéré, aujourd'hui, sous l'effet de la concomitance de trois événements: les récentes déclarations du président Moncef Marzouki à la presse française, la réaction virulente à ces déclarations de Bernard Debré, ancien ministre français et député UMP, qui a adressé une lettre ouverte au chef d'Etat tunisien, et la parution et les révélations, ces jours-ci, d'un livre accablant pour les responsables français: «Tunis connection», une enquête sur les réseaux franco-tunisiens sous Ben Ali.
Sollicité par le site d'informations en ligne Mediapart, le président tunisien s'est invité dans la campagne électorale française et souhaité aux «politiciens français» qu'ils «n'utilisent pas trop la carte de l'islamophobie» en cette année électorale.
Dans un entretien accordé au Journal Du Dimanche (JDD), le président Moncef Marzouki avait déclaré que «les Français sont prisonniers d'une doxa au sujet de l'islam», avant d'ajouter: «Je n'ai aucun compte en Suisse ou en France. Je suis désormais le président indépendant d'un pays indépendant. L'esprit colonial, c'est terminé».
Certains politiques français ont réagi à ces déclarations et les ont trouvées insultantes en ce sens où elles les qualifient en substance d'«islamophobes et de colonialistes nostalgiques». Parmi ceux-ci, Bernard Debré, ancien ministre français et député UMP, qui a publie sur son site une lettre ouverte où il se dit surpris d'entendre parler le président tunisien de colonialisme et d'islamophobie de la France.
Interpellé, mercredi matin (aujourd'hui) par Radio Express Fm sur le bien-fondé de cette lettre, M. Debré a déclaré qu'il a été «choqué et peiné par les propos du président Marzouki» qui, selon lui, «au lieu de remercier la France pour lui avoir inculqué une formation médicale de qualité et pour l'avoir accueilli en opposant au régime de Ben Ali, est tombé dans le populisme en traitant les Français d'islamophobes et de désagréables pour les Tunisiens».
Dans cette même lettre, M. Debré, qui est allé jusqu'à conseiller au président Marzouki de «surveiller dorénavant ses propos», a fait assumer la crispation des relations tuniso-françaises à l'ancienne ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, qui n'avait pas vu venir la révolution tunisienne.
Cette approche est démentie par un livre paru ces jours-ci «Tunis connection», une enquête menée par deux journalistes à Mediapart sur les réseaux franco-tunisiens sous Ben Ali: Lenaig Bredoux et Mathieu Magnaudeix.
Ce livre révèle que la France s'est compromise avec le régime Ben Ali au-delà de ce qu'on pouvait imaginer: corruption, affairisme, réseaux politiques, délits d'initiés, liens d'amitié… Des responsables politiques et diplomates français, de gauche comme de droite, ont noué des liens privilégiés avec l'équipe Ben Ali. Les entreprises françaises ont eu des marchés et prospéré grâce à leurs liens avec la mafia au pouvoir à Tunis. Des journalistes, médias, intellectuels et hommes de culture français ont été également nombreux à avoir bénéficié des largesses du dictateur déchu (séjours gratuits dans les hôtels les plus huppés et les plus exotiques de Tunisie, cadeaux royaux…).
Abstraction faite des déclarations d'un président tunisien intellectuel, de la réaction déplacée et à la limite de l'insolence de M. Debré et des révélations sur la compromission des responsables français avec l'ancien dictateur, Tunis et Paris semblent pourtant déterminées à tirer un trait sur le passé.
L'indice en est le communiqué rendu public par le ministère tunisien des Affaires étrangères à la veille de la visite en Tunisie du chef de la diplomatie française.
Cette visite ne manquera pas, selon le communiqué, de renforcer «le partenariat privilégié entre la Tunisie et la France dans tous les domaines».
Concrètement, «outre les concertations politiques, les responsables tunisiens et français examineront les grands dossiers relatifs à la coopération financière, culturelle, scientifique et technique ainsi que la coopération en matière de gestion de la migration, le développement solidaire et la coopération triangulaire».
Autre indice révélateur, le programme de la visite de M. Juppé comprend trois importants entretiens: avec le président de la République, Moncef Marzouki, le Premier ministre Hamadi Jebali, et le président de l'Assemblée constituante, Mustapha Ben Jaâfar. Dont acte.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.