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Endettement extérieur et politique de change dans le contexte de transition: Contraintes de résilience macroéconomique et pistes de réformes pour la Tunisie (5)
Les contraintes externes du pilotage macroéconomique : Contraintes de financement du plan Jasmin Le programme de développement économique et social pour le quinquennat 2012- 2016, présenté la première fois en juillet 2011 à Bruxelles lors de la réunion des ministres des finances et des affaires étrangères des pays donateurs membre du G8 (1), comporte une composante très marquante en matière de ressources de financement extérieur en portant la mobilisation escomptée des ressources d'emprunts externes à une enveloppe globale de 25 milliards de dollars (2) à raison de 5 milliards de dollars par an pour boucler un schéma de financement des investissements programmés à un coût global estimé à 125 milliards de dollars pour tout le quinquennat (3). Il a été question notamment de décider l'affectation de la part octroyée à la Tunisie et à l'Egypte de l'enveloppe globale de l'aide sur trois ans (2011-2013) de 40 Mrds $ décidée auparavant au sommet du G8 à Deauville en mai 2011, avec 20 Mrds d'aide multilatérale et 20 Mrds sous forme d'aide bilatérale. Contre 14 milliards de dinars au cours du XIème plan 2007-2011. Ce plan prévoit une conception d'outils annoncés dans les différentes ébauches de mesures des gouvernements provisoires qui se sont succédés depuis le 14 janvier 2011 : caisse des dépôts et consignation, fonds générationnel, fonds d'amorçage, micro-finance, venture capital, capitalistique, capital-investissement, pépinières et incubateurs d'entreprises, développement de zones industrielles, pôles de compétitivité, développement des transports et des infrastructures technologiques. Rebaptisé plan jasmin, le programme économique et social a donné par la suite à une nouvelle ébauche en septembre 2011 en guise de note d'orientation à une stratégie de développement économique et social pour la même période 2012- 2016. Dans sa nouvelle conception, le besoin global de financement du schéma de croissance a été quelque peu révisé à la baisse en prévoyant une enveloppe de 149,2 milliards de dinars couverte à hauteur de 69,6% par des ressources intérieures (4) et 30,4%, soit 45,3 milliards de dinars, par la mobilisation de ressources de financement externes (dont 23,5 milliards de dinars ou 15,8% de ressources d'emprunts (5) et 21,8 milliards de dinars ou 14,6% en termes d'investissements étrangers directs ou de portefeuille). Outre les questions de soutenabilité et de viabilité de la dette externe soulevées précédemment, la mobilisation de nouvelles ressources extérieures pose une question fondamentale qui a trait à la rentabilité des projets programmés qui sera d'autant plus extrêmement liée aux performances macroéconomiques exigées. Le plan en question prévoit pour cela une nette progression du rythme des investissements à 15.3% en moyenne par an au cours de même période avec un taux d'investissement par rapport au PIB de l'ordre de 27.8% en moyenne par an. En outre, l'enveloppe des investissements est répartie entre investissements publics, à hauteur de 40% soit 50 milliards de dollars (6), et investissements privés, à hauteur de 60% soit 75 milliards de dollars (7). Enfin, la mobilisation de ces ressources externes exige des réformes pour renforcer le climat des affaires et de l'investissement et consolider les fondamentaux de l'économie, notamment à travers de la maîtrise des déficits du budget et de la balance courante et l'amélioration des indicateurs des secteurs bancaire et financier, en vue de rétablir la notation souveraine de la Tunisie après sa détérioration en 2011.