Hechmi Missaoui, directeur général de la pêche et de l'aquaculture, au ministère de l'Agriculture, a mis en garde contre «l'aggravation du phénomène de la pêche anarchique et sauvage, dans le Golfe de Gabès et ses répercussions directes sur la richesse halieutique et l'épuisement des réserves». Il a ajouté que Selon lui, si rien n'est fait, la Tunisie risque d'être classée "sur la liste des pays qui ne coopèrent pas pour faire face à la pêche illicite et non autorisée par l'Union européenne", ce qui est à même d'interdire l'importation de la Tunisie. Le Golfe de Gabès (qui s'étend de la côte de la ville de Chebba, gouvernorat de Mahdia, jusqu'aux frontières tuniso-libyennes), est l'une des régions les plus touchées par le phénomène de pêche anarchique à travers des techniques illégales. Ce golfe se distingue par des richesses halieutiques importantes et constitue la pépinière de toute la Méditerranée, vu la spécificité des facteurs écologiques et biologiques favorisant un environnement adéquat pour un grand nombre d'espèces marines (poissons, crustacés et autres céphalopodes). Cependant, l'exploitation de ces ressources halieutiques par des techniques de pêche non organisées et illégales pourrait contribuer à l'épuisement de la richesse halieutiques dans cette partie, souligne M. Missaoui lequel impute la recrudescence de ce phénomène au désir des marins-pêcheurs de rechercher le gain facile sans tenir compte des nuisances à l'environnement maritime. Ces derniers utilisent, en effet, des équipements non conformes aux normes, à l'instar de la pêche aux filets et à la traîne, à une profondeur de moins de 20 mètres et d'autres types de filets interdits comme ceux à entonnoir, ce qui représente «une double fatalité pour la petite pêche et la pêche côtière». M. Missaoui a indiqué que le ministère de l'Agriculture a mobilisé un montant de 1 million de dinars pour doubler le nombre de quais artificiels dans le Golfe afin de lutter contre les activités de pêche à la traîne. On rappelle que, depuis 2006, 9.000 quais artificiels ont été mis en place, dans le cadre de la coopération tuniso-japonaise, le but étant de développer une pêche durable dans les régions côtières et au Golfe de Gabès. WMC/TAP