Il est nécessaire de prendre des mesures juridiques propres à préserver les droits de la femme et de lui assurer une représentativité équitable dans les Assemblées législatives, les partis, les syndicats, les organisations de la société civile, a revendiqué Sihem Badi, ministre des Affaires de la femme et de la Famille, profitant de la Conférence internationale sur La participation de la femme à la vie publique et politique et à la prise de décision, inaugurée le 29 octobre par le président Marzouki. Selon Mme Badi, la Tunisie doit bien cela à la femme qui s'est illustrée par une contribution historique à la Révolution du 14 janvier et par une participation active, comme électrice et comme candidate, aux premières élections libres, démocratiques et transparentes du pays. La condition de la femme est le vrai baromètre du progrès et de la conscience de la société... et sa présence doit s'accroître encore plus dans la vie publique et politique et au processus décisionnel lors des échéances à venir, a souligné Mme Badi. Il est vrai qu'avec les grands espoirs de la Révolution, les femmes tunisiennes ont définitivement compris que si les lois sont, en règle générale, égalitaires, certaines d'entre elles contiennent encore des dispositions discriminantes, notamment en matière de Statut personnel. Diverses recherches ont d'ailleurs montré que malgré les avancées, les inégalités persistent et se reproduisent sous diverses formes ce qui révèle leur caractère structurel résistant aux mesures ponctuelles et sectorielles, et il n'est plus à démontrer que c'est par une démarche systématique que l'égalité peut s'instaurer. La conférence sera l'occasion de mettre l'accent sur l'importance de la participation de la femme tunisienne au processus décisionnel, à commencer par le renforcement de sa participation aux prochaines élections, afin d'assurer sa représentation au sein du gouvernement et dans les futures instances et conseils nationaux, régionaux et locaux. Elle permettra de tirer les leçons de la participation de la femme tunisienne aux élections de l'Assemblée constituante et de favoriser le partage des expériences internationales et régionales afin d'identifier les difficultés et les problèmes et proposer des solutions concrètes en faveur de la participation de la femme à la vie publique et politique.