TUNIS (TAP) - "Quel rôle pour la femme dans le développement", tel est le thème d'une conférence nationale organisée, jeudi à Tunis, par l'Association "Tounoussiet". Les intervenants ont, à cette occasion, mis l'accent sur les véritables obstacles qui entravent la participation active de la femme Tunisienne à la vie publique. Ils ont indiqué la nécessité de mobiliser toutes les forces vives du pays pour promouvoir le développement et relever les enjeux de l'étape, appelant à ouvrir de nouvelles perspectives devant les femmes pour qu'elles puissent contribuer davantage à l'édification de la Tunisie nouvelle. Le représentant de la Banque Africaine de développement (BAD), Emmanuel Santi, a indiqué que la protection des acquis de la femme nécessite la conjugaison des efforts de tous. De son côté, Mme.Sihem Badi, ministre des Affaires de la femme a relevé l'écart entre les discours appelant à la garantie des droits de la femme et la réalité vécue marquée par une marginalisation politique et socioéconomique de la femme par rapport à l'homme. L'universitaire et sociologue, Abdessatar Ben Rejeb a passé en revue les obstacles qui entravent la participation de la femme à la transition démocratique. M. Yamen Helal, de l'Institut national des statistiques, a fourni des données sur la situation actuelle de la femme en Tunisie. Il a, ainsi, précisé que le nombre des étudiantes dépasse celui des étudiants (61,2pc en 2011). En revanche, l'emploi des femmes est nettement inférieur à celui des hommes (29,9pc contre 70,1pc). La participation de la femme à la vie politique demeure très faible (7pc seulement de femmes têtes de listes lors des élections de la Constituante et 26pc membres de l'assemblée constituante). Cette conférence qui s'inscrit dans le cadre de l'autonomisation de la femme, de la dynamisation de son rôle et de son intégration dans le processus de développement et de modernisation de la Tunisie post-révolutionnaire, vise à approfondir la réflexion sur les moyens susceptibles de promouvoir la situation de la femme et de surmonter les difficultés qui entravent sa participation à tous les aspects de la vie publique.